vendredi 31 juillet 2009

Un « Kerautret », quésako ?


Lorsqu’il m’appela au téléphone pour me dire qu’il était arrivé, il n’y eut personne pour répondre. Ce n’est que plus tard que j’eus le loisir d’écouter son message. Le ton est de suite évocateur : « Willy, faut que tu viennes le voir, il est tout simplement génial… ce type est exceptionnel… ». Le message se poursuit en enrichissant encore un discours déjà dithyrambique : « Oublie tout ce que tu sais… ». L'éloquence de Charles (1) n'a d'égal que son enthousiasme. Il en deviendrait presque lyrique pour décrire son FKC, que dis-je : son « Ke-rau-tret ». Cela après plus de quatre mois d’attente et deux visites sur place !

Une démarche qui va bien au delà des études posturales

Evoquons ici les principales innovations du concept FKC qui toutes sont autant de considérations en décalage par rapport aux principes appliqués par la majorité des constructeurs. Mais en avant cela, il est important de rappeler que le constructeur de Six-Fours-Les-Plages (Var, France), amicalement appelé par ses partisans le « magicien de la mécanique » se positionne en contestataire et que ses détracteurs n’hésitent pas à le considérer comme dogmatique.

Que l’on se rassure, si la méthode, les moyens et à fortiori le résultat, sont effectivement hors normes, la finalité s’inscrit bien dans une ligne logique, à savoir de fournir au cycliste un vélo adapté à sa morphologie et à ses ambitions, généralement sportives. Toute la problématique est concentrée dans le « adapté » qui, chez François Kerautret, prend une dimension unique.

Indépendamment des éléments spécifiques qui caractérisent l’originalité de la marque FKC (François Kerautret Concept), l’essentiel de la démarche réside dans le positionnement du cycliste pour lequel une attention particulière est donnée. De ce positionnement « idéal », il en est déduit une géométrie en conformité avec les principes maisons (le concept Kerautret).

Ces analyses sont réalisées en deux temps, l’une que l’on nommera statique regroupant tous aspects ergonomiques sur la base de mesures morphologiques. La seconde analyse consiste à définir les paramètres dynamiques, dans laquelle s'inscrit la définition de la « sphère d’expression gestuelle ». Cette seconde analyse déterminera le comportement du vélo. Sur ce dernier aspect, une attention toute particulière est portée pour veiller au bon équilibre des masses dans le but d'un comportement parfait, et cela indépendamment de la taille de la personne. La méthodologie s’appuie sur huit points dans l’espace qui détermineront la géométrie du cadre avec toute la complexité représentée par la combinaison des angles. On est donc bien au delà d’une étude posturale.

Le marbre, qui servira à l’assemblage du cadre, est unique sur de nombreux aspects car il doit répondre à des exigences particulières dont l’asymétrie de l’arrière du cadre. Il n’est pas possible de répondre ici aux interrogations sur les matériaux, entre-autres, pourquoi l’acier. Par obligation ou au contraire pour répondre aux desseins du concept.

C’est quoi un bon vélo !

A cette interrogation, François Kerautret a sa réponse toute faite. « Un bon vélo, c’est un vélo qui vous permet de progresser ».

Sorti de son cocon, le FKC a un look atypique

Gestation terminée, la métamorphose est bien présente avec une ligne définitivement atypique. Au premier regard, on note un cadre et un tube de direction plus longs. Un arrière asymétrique (bases et haubans différenciés), une fourche droite et sans déport (comme sur une moto). On ajoutera une potence courte, en compensation du cadre plus long, et bien sûr, des roues de 650 (26’’) pour une plus grande réactivité et une masse en mouvement réduite.

Plus subtilement, un angle de direction plus relevé pour une réactivité augmentée sans impacter la stabilité (l’absence de déport de la fourche augmente la chasse), un réalignement de la ligne de chaîne pour une plus grande latitude de croisement, un parapluie de roue arrière équilibré (d’où la nécessité de bases asymétriques). On terminera par un jeu de direction et un boitier de pédalier élaborés selon des spécifications de la maison pour une longévité accrue.

Dans une discussion plus avancée, François met en avant des avantages qu’il n’avait imaginé à l’origine et qui parfois lui sont rapportés par ses clients. Difficile de les évoquer sans avoir à les développer, néanmoins ils sont, selon François Kerautret, liés à l’équilibre optimal de l’ensemble homme-vélo grâce au traitement donné à la géométrie avant du vélo qui ainsi évite toute modification de l’assiette lors d'un changement d'angle de direction, le vélo s’inscrivant plus naturellement dans les courbes, limitant ainsi les corrections.

Charles le fit

Second propriétaire d'un Kerautret sur le canton, Charles n’est pas peu fier de son petit dernier pour lequel il ne tarit pas d’éloges. Néanmoins, il lui reste à démontrer par les faits la supériorité de ce dernier. Il faut donc qu’il dépasse le subjectif et uniquement ce qui est ressenti. Pour cela attendons encore un peu… Si Sacha Guitry disait tout attendre des caprices des femmes, définitivement Charles attend tout des caprices des vélos.

(1) Charles, n’est pas un prénom d’emprunt, il s’agit de Charles Stettler, connus des genevois pour son aide apportée aux clubs et associations et par ailleurs coorganisateur de la Gentlemen qui porte son nom.


1 commentaire:

  1. Bon moi je veux bien tout ça, mais Charles nous avait habitué à de bien plus beaux vélos!!!
    cette potence hyper courte et renversée, pas terrible, non ? qu'en dis tu Willy toi qui aime bien les belles machines?
    A bientôt

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