lundi 27 décembre 2010

Satisfactions 2010 : 10+ émotions

Le cyclisme est une musique où les coureurs en sont les solistes. De l'intérieur ou comme spectateur, à jouer ou à entendre, la musique est belle à écouter. Florilège personnel d'un festival polyphonique 2010 réussi.

Primavera sur mer (20-27 mars). La semaine d'entraînement en Emilie-Romagne avec Madeleine, Daniel et Fabien fin mars. Une semaine aux souvenirs innombrables. Le retour de nuit du premier jour, le tour des trois régions, avec un détours en Toscane et dans les Marches, la vue (et la photo) depuis la route panoramique, la canzone du frêle Paolo - quand le souffle ne lui manquait pas - l’un de nos valeureux guide, les 46 sur les oriflammes de Tavullia, en dédicace au Dottore, les pauses café dans le centre historique d’Urbino et au sommet de Verucchio, les rencontres et les photos prises lors du CLM de la Settimana Coppi e Bartali. Last but not least, le groupe mis en file indienne pendant plus d’une heure, merci Fabien. Coincée entre Adriatique et collines, l’Emilie-Romagne, encore porteuses des vestiges des Malatesta, invite au détour, surtout sur un vélo. C’est quand qu’on y retourne willy…

Première course et première victoire du Team Genève (28 mars). La victoire (2e au scratch) de Gregory Hugentobler dès la première course de la saison. Cela se passe dans la froidure et sous la pluie des Franches Montagnes (pourquoi une course à 1000m d’altitude au mois de mars). Partis avec plus de 12 minutes de handicap, les élites batailleront pendant plus de 100 km pour arriver enfin sur les talons des amateurs. Futé, Gregory a faussé compagnie au peloton dans la dernière ascension, il finira détaché battu par un Elite de chez Atlas (Nicolas Baldo) sorti comme un diable de sa boîte du groupe des élites. Mouillé jusqu'aux os, frigorifié, Gregory demandera de l’aide sur la ligne d’arrivée pour s’extraire de ses vêtements, devenus aussi lourds et encombrants qu’une cotte de maille.

Tout sur Robert (11 avril). La photo demandée par Robert Dill-Bundi, présent sur les hauteurs de Fully pendant le GP portant le nom d’un propriétaire viticole de la région. Trinquant avec ce dernier et en présence de ses amis, Robert souhaite conserver une image de cet instant partagé. Robert est visiblement épanoui depuis qu’il se trouve être libéré des électrodes qui jusque là lui couvrait le crâne. A cet instant me revient en mémoire l'image où ce même Robert Dill-Bundi, champion olympique de poursuite, embrassa la piste de Moscou. A l’amitié, Robert ajoute le sens du symbole. La photo, verre à la main, lui fut envoyée, les remerciements sincères reviendront en retour. Donner, c’est aussi recevoir ! Merci et santé Robert.

Caméra au poing (18 avril). Les contacts avec Léman bleu ont abouti. Pascal Mathieu délègue au départ du GP de Lancy un jeune reporter-cameraman, avouant être peu au courant des arcanes de la course cycliste. Le reportage doit mettre en lumière les coureurs du Team Genève. Au guidon de la moto, Jean-Pierre offrira à Jéremy la possibilité de vivre la course de l’intérieur. Il s’en suivra une vidéo avec interview et scènes de courses montrées à plusieurs reprises par Léman Bleu.

Vélo Chrono (17 mai). Loïc Perizzolo tourne les jambes avec force et application sur un home trainer dans mon sous-sol. Un réglage de selle et de cintre s’impose sur mon BMC TT02 personnel que Loïc pilotera au Championnat romand à Estavayer-Le-Lac quelques jours plus tard où il terminera 4e malgré des contrariétés de dernières minutes. Trois gars du Team Genève aux quatre premières places. Encore des points au compteur pour Loïc et les autres. Victoire impressionnante de Gregory Hugentobler.

C'est en haut de la bosse que l'on reconnait le cycliste (*) (17 mai). La 3e place du même Loïc Perizzolo au GP de Berne. Présent sur le parcours, dans la banlieue de Lyss, mais jamais trop loin de l’arrivée. A mes côtés, Jean Grauser. C'est grâce à lui qu'il nous sera permis de voir les amateurs dans leur dernier tour tout en étant assez tôt sur la ligne d’arrivée. Echappé à la borne, Gregory Hugentobler se fera remonté par tous ces fous furieux avides d’en découdre dans un sprint massif. Loïc qui a rejoint le Team Genève sous peu fait 3 du sprint. Un bouquet et un podium suffiront à son bonheur. Damien Grauser magnifique 4e. (*) C'est au pied du mur que l'on reconnait le maçon.

Le bonheur retrouvé (27 juin). J’apprends, que Damien obtient le titre national dans la catégorie Master. Respect pour tant de persévérance. C’est tout le clan Grauser qui exulte pour fêter le maître. Le talent ne suffit pas toujours, la main du destin à parfois envie d’être à vos côtés, prémice à un autre bonheur. Chez les Elites, Nicolas Schnyder 5e et Fabien Wolf 11e ont réussi une course pleine… et d’espoirs, les championnats sont aussi et surtout une occasion de se montrer. Chez les Juniors, Loïc Hugentobler est vice-champion Suisse.

Tour du lac de nuit chaleureux (27-28 juin). A l’instar de bien des activités sportives individuelles, le vélo crée des opportunités de nouer des liens. En jetant dans les affres de la nuit, sur des routes de surcroît, une vingtaine de cyclistes aux allures de spéléologues et aux moyens physiques et mécaniques différents, la solidarité devient rapidement un dénominateur commun. Ce d’autant que les consignes de sécurité passaient par la nécessité de rester groupé. Un grand merci à tous et en particulier à Maaike et à Patrick pour leur amabilité et leur endurance. Jamais un tour n’a passé aussi vite, à croire que la nuit gomme les difficultés. Formidable moment de contraste, le tour du lac de nuit devrait revenir en 2011 sous une formule renouvelée. Damien me la promis !

L'hymne malgré tout (1er août). Témoin privilégié de la 4e place de Fabien Wolf au Championnat Suisse de la Montagne. Tout restait jouable pourtant après la première manche où Fabien était solide 4e dans les mêmes temps que les deux pro jurassiens Beuret et Beuchat, respectivement 2e et 3e. La montée sèche des Enfers, soit un peu plus de 6 km comme juge de paix au menu de la seconde manche. Chacun partira avec son handicap, Fabien passera à notre hauteur à une poussière de mètres de Roger Beuchat. S’arrachant comme jamais, il finira sur ses talons mais sans lui reprendre du temps. J’aurais préféré écraser une larme à le voir sur le podium plutôt que de lui dire qu’il ne devait pas avoir de regrets pour avoir donné le meilleur de lui même.

Haute tension (30 septembre). Deux jours avant la 1ere édition de la Ronde VTT Cartiginoise, après des jours et des soirées de travail, l’autorisation principale fait encore défaut. La tension est forte ce jeudi matin à la mairie de Cartigny. Les services de l’Etat on délégué l’un de ses meilleurs techniciens et connaisseur du domaine de la protection des forêts et des zones protégées. La négociation se durcit parce que le compromis proposé n’est pas acceptable à mes yeux, on ne peut castrer cette course au dépend du sport et en mettant en péril la sécurité des coureurs. Finalement, le bon sens aura raison et l’autorisation viendra à titre exceptionnel. Ça valait la peine de se battre jusqu'au bout, la suite ne sera que du bonheur, une météo parfaite, des coureurs motivés, … et des remerciements.

Des étoiles sur la piste (19 novembre). Mise en scène selon la règle des trois unités chères au théâtre classique : unités du temps, du lieu et… de l’action. La remise des prix, si modestes soient-ils, mais tellement importants à nos yeux, ceux de l’association cantonale de cyclisme (UVG). Avoir sous le même chapiteau nos meilleurs sportifs, les présenter au public lors du seul et unique spectacle de cyclisme que nous ayons à proposer. Chapeau les genevois champions !

Un lendemain qui chante (20 novembre). D’apprendre la victoire de Lionel Wüst au 2 Jours de Genève. Après avoir eu doutes et subi des tourments, la roue tourne enfin dans le bon sens pour l’un des enfants terribles du cyclisme genevois. Il tournera les jambes en 2011 sous les couleurs du team Price Custom Bikes en compagnie de Nicolas Schnyder.

et encore ... la Gentlemen de la PEV avec le jeune Lucas, la deuxième série de photos de Natacha et sa fille au Vel d'Hiv, ... Vivement 2011, bikeinlove sera là !

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Photos (bikeinlove, sculpture malgache). Le vélo un jeu d’enfant qui dure longtemps. "Petit éloge de la bicyclette", Éric Fottorino

dimanche 19 décembre 2010

Bilan sportif : le paradoxe genevois


Résumé et bilan du peloton cycliste genevois. Si les clubs présentent peu de coureurs dans les compétitions nationales, les genevois sont néanmoins extrêmement performants.

Peu de changement chez les élites

Au sommet de la hiérarchie, Nicolas Schnyder, 24 ans, n'ayant pas reçu de proposition pour évoluer dans une véritable équipe pro (Pro Tour ou Continental Pro), poursuivra sa carrière en 2011 dans le Team Price (Continental), une équipe suisse dans laquelle il a obtenu d’excellents résultats en 2010, en Suisse et à l'étranger, comme cette victoire au Tour du Pays de Savoie.

Ami de Nicolas et compagnon chez Price, Fabien Wolf ne souhaite pas poursuivre sa carrière sportive à ce niveau de compétition. A 26 ans, Fabien ne veut plus accepter les sacrifices que ce statut d'élite impose aux conditions qui sont les siennes. Le temps qu'il s'était donné pour passer à l'échelon supérieur est maintenant dépassé et le moment est venu pour lui de s'investir à un autre niveau.

A 21 ans, Lionel Wüst est dans une phase ascendante. Parcours atypique pour ce jeune garçon qui s’est temporairement expatrié en partie poussé par les circonstances et qui aujourd’hui fait un retour au sein des structures suisses et genevoises. Lionel a tapé à plusieurs portes de teams élites, a finalement retenu la meilleure opportunité qui s’offrait à lui en entrant au côté de Nicolas Schnyder chez Price Custom Bikes au programme international.

Andreas Anderegg, 28 ans, prolonge son contrat en France voisine auprès de l’équipe iséroise, Charvieu-Chavagneux. Situation très proche pour Nicolas Fischer, non membre d’un club genevois, qui devrait poursuivre au VC Annemasse.

Le Team Genève se renouvelle

Le Team Genève s’est créé à l’intersaison précédente autour d’un projet dont le but consistait à proposer un encadrement technique et sportif au service des jeunes amateurs genevois, leur permettant de progresser et d’atteindre la catégorie Elite, étape obligée dans l’évolution du cyclisme de compétition.

L'objectif a été atteint pour trois d'entre eux dont les deux genevois Gregory Hugentobler et Loïc Perizzolo. Leur mérite n’est pas mince car les points furent obtenus dans la première partie de l'année. Ces deux coureurs, bien que possédant des qualités et un tempérament différents, ont néanmoins en commun le fait d’avoir l'un comme l'autre été sélectionnés pour représenter la Suisse dans des championnats d'Europe ou Coupe du monde sur Piste. Gregory en poursuite individuelle (il est détenteur du meilleur chrono national), Loïc est de son côté membre du quatuor suisse de poursuite (également détenteur du record national obtenu récemment en Pologne lors des championnats d’Europe).

Pour Gregory, Junior en 2009, l’année 2010 a commencé par une victoire sur route au mois de mars déjà. C’est dire si le garçon est talentueux. Gregory n’aura donc pas trainé dans les rangs amateurs, il rejoint pour 2011 l’équipe française Chambéry Cyclisme Formation (passerelle vers le cyclisme professionnel et dans laquelle figurait Nicolas Schnyder jusqu’en 2009). Pour Loïc Perizzolo, quelque peu déçu par son année 2009, l’obtention de très bons résultats sur route en 2010, y compris dans des courses difficiles, sont venus récompenser ses efforts, renforcer sa motivation et confirmer ses qualités de battant. Ayant ses points dans la poche avant l’été, il lui a également été possible de démarcher très tôt auprès des teams élites suisses. C’est sous les couleurs du VC Mendrisio que l’on verra Loïc en 2011.

Le sort est quelque peu différent pour les deux autres genevois de la formation du Team Genève. Mickael Jolti et Andrea Genecand n’ont pas obtenu les résultats qu’ils espéraient. Confrontés aux difficultés de la compétition à ce niveau, ils ont souvent donné le meilleur d’eux-mêmes sans obtenir en retour les résultats espérés. On rappellera ici que l’un comme l’autre ont été les initiateurs du Team Genève. Pour 2011, Mickael Jolti, valeureux, reconduit son engagement auprès du Team Genève. Andrea Genecand, quant a lui, ne souhaite plus se focaliser sur le sport de compétition et a préféré se donner une autre orientation.

A l’étage des Juniors, les clubs genevois comptent quatre véritables routiers juniors dans leurs rangs. Trois sont issus du VC Lancy, Loïc Hugentobler, Yann Schnyder, Jacques Friedli. Jonathan Menetrey, vient de son côté de la PEV. Jacques Friedli, plus jeune d’une année, fera en 2011 sa seconde année junior où il se sentira bien seul pour représenter la catégorie Junior. Les trois autres quitteront la catégorie Junior pour rejoindre les rangs amateurs (U23) au sein du Team Genève qui les accueille avec enthousiasme.

Loïc Hugentobler, déjà très performant en première année Junior réussi une année 2010 presque pleine s’il n’avait pas été blessé à deux reprises en début de saison. Avec un titre de vice-champion suisse sur route obtenu fin juin. Loïc confirme ses qualités de coursiers et son énorme potentiel. Sa venue au sein du Team Genève est essentielle au maintient des performances obtenues par le Team Genève en 2010. De leur côté, s’ils n’ont pu obtenir des résultats probants, Yann Schnyder, Jacques Friedli et Jonathan Menetrey restent tous les trois très motivés pour poursuivre leur progression en 2011.

Benoit Beaud, 20 ans, unique genevois présent dans les courses nationales de VTT, a obtenu de très bons résultats en 2010 dans les différentes « swiss cup ». Ayant revu son avenir au début 2010 en ciblant celui-ci définitivement vers le VTT (cross country et marathon), Benoit entend se donner des moyens supérieurs en 2011 pour démontrer ses qualités dans une discipline où il doit se sentir bien seul dans notre république.

Des Masters passés maîtres

S’ils ne représentent plus l’espoir de notre cyclisme, ils sont néanmoins de formidables ambassadeurs de la vivacité de nos clubs et du réservoir de compétences utiles pour les plus jeunes. Damien Grauser (PEV) a obtenu en 2010 le titre de champion suisse qu’il convoitait depuis plusieurs années.

Qualité et quantité semblent incompatibles

Pour être aux premières loges de l’évolution de notre cyclisme et pour avoir suivi de près nombre d’entre eux, je peux aisément témoigner des difficultés rencontrées par nos jeunes coursiers, très tôt confrontés à leur destin. Certes le cyclisme n’est pas une exception, il est seulement un sport qui s’est drastiquement raréfié au fil des ans, devenant paradoxalement, très élitique pour ceux qui le pratiquent ou qui le vivent.

Les compétiteurs genevois se comptent aujourd’hui sur les doigts des deux mains, mais cela n’empêche pas, autre paradoxe, que ceux-ci comptent parmi les meilleurs du pays.

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Photo (accv) : Damien Grauser (PEV), champion suisse Master 2010

samedi 27 novembre 2010

A deux c'est mieux. Pas toujours !


La même question revient fréquemment chez ceux qui pratiquent le tandem. Alors qu’un tandem pèse moins que deux vélos et que les forces s’additionnent, on escalade les côtes moins vite que sur deux vélos. Une réponse fort judicieuse a été proposée dans le courrier des lecteurs du dernier Sport & Vie, vous la trouvez reproduite ci-dessous.

La réponse se trouve dans ce que l’on connaît généralement en cyclisme, où l’avantage entre deux coureurs est généralement donné au plus costaud sur le plat et au plus léger dans la montagne. Ce qui s’explique très facilement.

En plaine, les forces de résistance sont essentiellement dépendantes de la surface exposée au vent (donc une valeur au carré) alors que la puissance dépend notamment du volume musculaire (donc une valeur au cube). Le second paramètre croit forcement plus vite que le premier. L’avantage va aux coureurs les plus musclés.

En montagne, la résistance à l’avancement dépend essentiellement de son propre poids (une valeur au cube) à laquelle on oppose toujours la même puissance (une valeur au cube). L’avantage d’être plus costaud est donc annulé par le surpoids et les coureurs musclés (style Cancellara) sont rattrapés par leur collègues plus légers (style Contador) qui bénéficient souvent d’une puissance rapportée au poids légèrement supérieure. A notre avis, le tandem n’est qu’une forme accentuée de cette évolution des gabarits en fonction du terrain.

jeudi 18 novembre 2010

3e salon du Fixie au Vel d'Hiv


Avec le soutien de Damien Bisetti (Le Vélosophe), Bikeinlove organise pour la troisième fois une exposition de Fixies lors de la journée d'ouverture des "2 Jours de Genève".

Une vingtaine de singlespeed seront présentés au public dans un espace au centre de la piste mis spécialement à disposition. Plusieurs vélocistes genevois ont répondu favorablement et présenteront le meilleur de leur production.

dimanche 7 novembre 2010

Pléthores de belles courses au Vel d'Hiv


Les « 2 Jours de Genève » sont assurément la manifestation phare de la piste genevoise. La Commission du Vel d’Hiv qui a la responsabilité de l’exploitation du superbe anneau du Centre sportif de la Queue d’Arve a aussi celle de le faire vivre auprès du public genevois.

Exhibition garantie

Venant en complément aux compétitions régulières locales, régionales ou encore nationales, les « 2 Jours de Genève » ont une double vocation. Celle de proposer aux meilleurs pistards amateurs régionaux, suisses et français, une compétition sur deux jours avec la quasi totalité des disciplines de la piste ; en cela, la piste de Genève revêt une importance capitale dans le cursus formateur des pistards. La seconde consiste à présenter au public genevois un spectacle de qualité.

Si par le passé, on a pu voir sur l’anneau genevois des routiers professionnels, plus connus aux yeux du grand public et surtout plus médiatiques, les professionnels qui seront présents lors de la première soirée sont de véritables pistards, des professionnels habitués aux épreuves de « Six jours », ceux que la légende a surnommé les « écureuils ».

Pour ces « 2 Jours de Genève », les organisateurs ont réuni un plateau international de grande valeur dont nombre de coureurs ont été sélectionnés par leur fédération aux derniers championnats d’Europe disputés il y a quelques jours à Pruszków en Pologne. Douze équipes pro seront présentes pour cinq courses avec une Madison de 120 tours en point d’orgue de cette soirée.

Marvulli-Perizzolo en vedettes chez les Pro

Les meilleurs pistards suisses seront présents, à commencer par le genevois Loïc Perizzolo, 22 ans, chouchou du public, associé pour la circonstance à Franco Marvulli, vainqueur de nombreux titres et de plusieurs « 6 jours » aux côtés du Bruno Risi, un Risi qui a fait ses adieux sur la piste genevoise il y a tout juste douze mois.

Claudio Imhof et Silvain Dillier, deux espoirs du cyclisme suisse, qui orientent de plus en plus leur carrière vers la piste. Autres paires helvétiques, Alexander Aeschbach (récent vainqueur des 6 jours de Grenoble avec Franco Marvulli) sera associé au vaudois Tristan Marget et Damien Corthesy, autre romand, sera lui allié au zurichois Dominik Stücki.

Enfant de la région, il est né à Genève, Mickael Buffaz sera le seul vrai routier parmi les 24 pistards présents. Professionnel dans l’équipe française Cofidis, le garçon de Gex aura la chance de courir devant son public.

Angelo Ciccone (Italie) et Morgan Kneisky (France) auront comme complice leur partenaire habituel, Elia Viviani et Mickael Jeannin. Les deux italiens représentaient l’Italie aux derniers championnats d’Europe. Quant à Morgan Kneisky, il a été champion du monde en 2009 de la course Scratch. L’Allemagne et la République tchèque, deux grandes nations de la piste, seront représentées également.

Tout ce petit monde sera sous les yeux du directeur technique national Daniel Gisiger qui pousse de toute ses forces pour assurer la présence d’une équipe suisse en poursuite olympique lors des prochains Jeux de Londres en 2012. Si le record suisse est tombé il y a quelques jours en Pologne lors des récents championnats d’Europe (une 7e place pour le quatuor suisse avec un temps de 4’10’’), améliorant de près de 3’’ le temps obtenu aux championnats du monde à Copenhague en mars dernier est encourageant pour l’avenir, on le doit beaucoup aux coureurs mais aussi à cet homme de l’ombre.

Loïc Hugentobler et Lionel Wüst, deux genevois en devenir chez les Amateurs

Dans la catégorie OPEN, soit les amateurs qui participent aux « 2 Jours », seront présents les prometteurs genevois Loïc Hugentobler, 19 ans, et Lionel Wüst, 20 ans.

Animations : 3e Salon du Fixie. Plus de 20 fixies exposés par les vélocistes genevois. Org. Bikeinlove et Le Vélosophe. Gold Sprint (rouelibre.org).
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Détails et programme sur le site du Vel d'Hiv

dimanche 31 octobre 2010

Le cyclocross, une discipline pour forçats des champs !


Dès samedi prochain, le VC Lancy organise son traditionnel omnium de cyclocross sur trois manches, disputés les 3 premiers samedi de novembre sur la commune de Plan-les-Ouates.

Le terme n'est pas galvaudé car après plus de 40 années de continuité, on est bien face à un monument en matière d'organisation sportive. Bikeinlove invite tous ces lecteurs à se rendre sur place.

Petit précis de la discipline (1)

Disputé en circuit, le cyclo-cross est une discipline fort spectaculaire qui requiert des qualités physiques et techniques. Les circuits, généralement d'une longueur de 3 km, sont tracés sur des terrains accidentés, peu roulants avec descentes, montées, dévers, plats, comportant obligatoirement des portions effectuées à pied. L'alternance de difficultés et de récupérations rapides permet aux coureurs d'exprimer leurs qualités physiques et techniques. Le coureur de cyclo-cross doit rouler à un rythme continuellement optimisé sur la totalité du parcours. Pour cela il doit enchaîner les difficultés techniques tout en minimisant les pertes de temps.

Pour la plupart, le cyclocross est une activité pratiquée en parallèle avec d'autres activités comme la route ou le VTT et souvent considéré par les routiers comme une préparation ou un maintient de la condition physique en période hivernale.

Déjà une vieille histoire

Le cyclo-cross est une discipline moderne et puise son origine en France au début des années 50, pays dans lequel le cyclo-cross est aujourd’hui encore très pratiqué et encouragé. Les français se sont partagés tous les titres mondiaux jusqu'en 1958.
Par la suite, le cyclo-cross prendra une autre dimension. Tout d’abord européenne où il devient très populaire en Belgique notamment après les nombreux titres mondiaux des frères De Vlaeminck. Le cyclo-cross se développe ensuite aux Pays-Bas, en Italie, en République Tchèque et en Suisse. Les pays anglo-saxons ne sont pas en reste où le cyclo-cross s’est développé il y a dix ans devenant aujourd’hui une discipline majeure, principalement aux Etats Unis et au Canada.

Une spécialisation

Au plus haut niveau, le cyclo-cross est devenu une discipline de spécialistes, il est régulièrement dominé par des coureurs n'ayant aucun palmarès sur route. De son côté, le matériel a bien évolué. Cadre et roues se sont allégés avec le carbone.

En international, la Suisse ne fait plus trop le poids

Ancienne grande nation du cyclocross avec les Zweifel, Frisknecht, Breu ainsi que les romands Pascal Richard et Gilles Blaser, la Suisse se cherche un nouveau souffle depuis pas mal de temps. Nous avons toujours de très bons coureurs de cyclocross mais ils ne pèsent plus très lourd sur le plan international. Dominés par les Belges et les Hollandais, agrémenté de cas en cas par des coureurs Français, Tchèques ou Italiens, la discipline ne sourit plus tellement aux Suisses. Aujourd’hui, c'est Christian Heule, plus de 35 ans, qui sur le plan international est notre meilleur représentant. L’avenir n’est peut être pas si gris avec les Lukas Fluckiger (Elite), Arnaud Grand (Espoirs/U23) et Andri Frischknecht chez les cadets (U17).

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(1) Article repris de la discipline du cyclocross (www.uvg-cyclisme.ch)
Photo (bikeinlove) : Attente au départ de la 3e et dernière manche, en 2009

lundi 4 octobre 2010

Première Ronde VTT Cartiginoise : Premier bilan


Un événement sportif qui en appelle d’autres

Mails, tweets, SMS, vous êtes nombreux à nous féliciter ou à nous remercier d’avoir mis sur pied cette première Ronde VTT Cartiginoise. Cinq semaines avec une page blanche devant nous, le défi était osé, voire périlleux, mais nous l’avons relevé. Ces messages viennent valoriser et donnent de la justification à nos efforts. Pourtant, les risques et les pièges étaient nombreux. L’on sait très bien que dans ce domaine comme dans d’autres, il faut beaucoup de conditions pour réussir, et qu’inversement, il en faut très peu pour que l’on manque la cible. Nous savons aussi qu’à mettre trop d’énergie dans les activités techniques, administratives ou périphériques, le risque est grand d’oublier l’essentiel, la mise en place d’une épreuve sportive.

Si la réussite nous a accompagné, on ne le doit pas uniquement à Dame chance, mais aussi et surtout à notre volonté d’assurer les postes essentiels, à commencer par un parcours équilibré, et aux incitations à faire preuve d’un comportement responsable sur le plan sportif comme sur celui de la protection des lieux. On citera encore la bonne structure du village avec ses assistances diverses, ravitaillement, dépannage et premiers secours, tous regroupés.

Terre promise …

L’automne est propice au retournement des terres, il l’est aussi en matière de discipline sportive. Dans ce sens, le VTT attire les routiers qui au terme d’une saison chargée, lorgnent du côté des champs et n’hésitent pas à chausser les pneus cramponnés. Compétiteurs ou pas, le VTT offre effectivement une alternative de choix, certainement moins élitiste que la route ou encore la piste. En ce sens, la présence de pilotes polyvalents à de telles manifestations est bien la preuve qu’une demande dans ce sens est totalement justifiée.

On gardera l’essentiel

Il reste néanmoins un certain nombre de points perfectibles. Le comité en place se réunira très prochainement pour proposer des améliorations. Si la date, le lieu, le caractère sportif et la formule ne devraient pas changer, le parcours qui en l’état nous a été autorisé à titre exceptionnel devra forcément être revu pour plaquer aux directives cantonales ; les pourparlers avec les autorités communales et cantonales débuteront très prochainement. Doit être également revue la dimension populaire qui n’a pas été suffisamment considérée. Parallèlement, ont surgi des initiatives dont il est aujourd’hui trop tôt pour être évoquées, mais qui assurément satisferont ceux pour qui la compétition n’est pas la tasse de thé. A ceux-là et aux plus jeunes, nous trouverons la formule qui convient.

Qu’il me soit permis encore de remercier la Commune de Cartigny, les prestataires, partenaires et sponsors qui nous ont aidé et ont contribué à creuser un sillon qui, j’en suis sûr, s’avérera d’une grande fertilité.

Sportivement vôtre
William Fracheboud, Président du Comité d’organisation
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Tous les détails, classement se trouvent sur www.bikeinlove.ch
Photo (art1232) : Passage du ruisseau

dimanche 12 septembre 2010

Le Défi de Bruno Boscardin est bien lancé


Si le sport cycliste genevois devait sortir de sa trop grande confidentialité, on le devra assurément pour partie à Bruno Boscardin et à son équipe. Pour sa deuxième année, le Défi Boscardin non seulement confirme le succès populaire acquis l’année précédente, mais il le renforce au point de se dire que cette manifestation, par la largeur de son offre, devient un événement majeur du calendrier cycliste genevois.

Plaidoyer pour le cyclisme

Si l’on fait exception du sport d’élite, personne n’est vraiment oublié par la manifestation dirigée par le tandem Gérald Granger et Bruno Boscardin. L’assemblage de ces deux tempéraments rompus aux arcanes du cyclisme ne pouvait qu’engendrer un bon cru. On ne mobilise pas près de quatre-vingt bénévoles par hasard.

Avec un programme de course riche, mêlant anciens et jeunes confirmés dans le cadre d’un contre-la-montre en duo et les jeunes générations en deuxième partie de journée, le Défi Boscardin propose toute la palette des intérêts réunis sous le même chapiteau, gage d’un succès populaire assuré. Mais encore faut-il mettre en place une telle manifestation ; une telle entreprise est aujourd’hui hors de portée d’un club et là est tout le mérite de Bruno et de son initiative. Car il faut le savoir, la manifestation n’est pas le seul but, l’autre étant la fondation éponyme qui contribue à financer le développement de jeunes cyclistes ou d'organisations sur le territoire romand.

Pour avoir assisté aux courses de Ecoliers l’après midi, j’ai pu découvrir à quel point un rendez-vous comme celui-ci était indispensable. Entourés d’ex coureurs professionnels invités, les enfants ne cachaient pas leur bonheur et leur envie de « faire la course ». Si cette envie devait trouver un heureux prolongement, que les parents sachent que Genève possède des clubs prêts à les accueillir. A savoir aussi que pour les plus jeunes et par son côté ludique, le BMX est conseillé comme le tremplin le plus adapté à la formation des jeunes garçons et filles souhaitant pratiquer le sport cycliste.

Septembre Cycliste

Le mois de septembre genevois se décline de plus en plus sur le mode du vélo. Après l’excellente initiative du Service des Sport de la Ville qui propose en première semaine une course VTT dans le centre historique de la ville au crépuscule d’une soirée d’été, le Défi Boscardin lui renvoie une image contraire en s’ouvrant aux autres disciplines du sport cycliste et sur un site en pleine nature. Le cycliste est versatile, beaucoup de sportifs ayant participé à la première se sont retrouvés pour la Gentlemen du Défi. A ces deux « must be biking » se joignent les traditionnels rendez-vous de septembre sur la route et dans les sous bois. A suivre...

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Plus d'informations sur les clubs genevois www.uvg-cyclisme.ch
Photo (bikeinlove) : Départ des kids sous les conseils de Bruno Boscardin et la tutelle d'ex pros (Laurent Dufaux, Fabrizio Guidi, Claudio Chiapucci, etc.).

samedi 4 septembre 2010

Ronde VTT Cartiginoise: Première


Dans le but d'étoffer l'offre automnale aux bikers genevois et de la région, Bikeinlove, soutenu par l'UVG et avec l'aide de la Commune de Cartigny, a constitué un comité d'organisation pour une événement sportif sous la forme classique d'une course VTT de 3 heures par équipe de deux.

L'épreuve se déroulera bien évidement sur la commune de Cartigny et plus précisément dans les Bois de St-Victor. Le site retenu pour le départ et l'arrivée sera le hameau de La Petite-Grave. Le parcours proposé, mixte à souhait, déroule un peu plus de 5 km de chemins de champs, de terre battue et plusieurs sections en sous-bois ainsi quelques hectomètres de bitume à proximité de l'aire de départ et d'arrivée.
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Programme, règlement et inscriptions ici...
Parcours sur GarminConnect


mardi 24 août 2010

Sport & Santé : Présentation des produits Herbalife


TMT (alias Daniel Jaquenoud) vous invite à une présentation des produits Herbalife. Les sujets suivants seront traités.

L'alimentation quotidienne et la remise en forme.
L'importance du petit déjeuner.
La gestion du poids.
L'alimentation et le sport (performance & récupération).

La présentation a lieu vendredi 27 août à 19h00 à la salle communale de Cartigny. Pour des raisons d'organisation, prière de contacter D. Jaquenoud au 079 449 30 01 (SMS possible).
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Pour en savoir plus ...


samedi 21 août 2010

L’appel des cimes ou l’ivresse des sommets !


L’été provoque chaque année chez le cycliste le besoin inaltérable de se déployer sur les routes alpestres. Fils de Tell, plus la saison avance vers son pic de forme, plus la montagne nous hante l’esprit, avec cet incorrigible besoin de la dompter ou encore, c’est le cas chez moi, de se prouver que celle-ci reste accessible.

La cime en guise de cible, tel est l’enjeu de qui n’a rien d’un jeu. Pourtant ça pourrait lui ressembler lorsqu'il s’agit de trouver le tempo adéquat, un jeu d'équilibre non sans risques qui devient plus ou moins rapidement un combat au corps à corps, une lutte sans merci qui vous prend au plus profond de vos tripes.

Attention à ne jamais lui manquer de respect

En cela la montagne est comme la mer : on n’imagine pas le marin manquer de respect face à la mer, nourricière mais qui peut tout autant l’engloutir en cas de maladresse. Tout le secret consiste dans la façon de la conquérir. Chez moi tout ça restera encore longtemps un paradoxe. Alors que certains l’attaquent le couteau entre les dents, prêt à en découdre avec la bête. Moi, chaque fois que je lui ai manqué de respect, le rapport de force s’est inversé. Plutôt que de la gagner, c’est elle qui me gagne, profitant de l’occasion pour me mettre dans un état minable. Ma dernière tentative dans l’épreuve des 6 cols (1) en Suisse centrale s’est soldée par échec que seule une nouvelle tentative fructueuse pourra cicatriser.

On ne s’invite pas à la table de la haute montagne sans préalables. Une surestimation de ses moyens, quelques kilos de trop, un coup de pédale insuffisamment préparé sont autant de handicaps insurmontables. On ne badine pas avec les préliminaires. On ne s’invente pas cycliste-alpiniste, on le devient. Et c’est tant mieux qu’il est soit ainsi ! Pour avoir mis des années à trouver la clé de la réussite à gravir de longues ascensions, j’ai souvent avancé à la cantonade que si je faisais un bilan, la montagne me serait très largement redevable.

L’attrait des cols

Le cyclisme a construit la plus grande partie de sa légende dans la montagne et en matière d’attrait rien n’a changé depuis. La montagne est pour le cycliste, quelque soit son niveau, un inexorable juge de paix. Parfois ignorée, rejetée, voire exécrée par les uns, elle agit comme un filtre d’amour, une attraction à laquelle il est difficile de résister, pour ceux qui veulent bien céder à cet appel des cimes. Les grandes épreuves du calendrier international sont allées braver les hauteurs alors que personne n’y rien n'était préparé. Les cent ans fêtés cette année dans les Pyrénées (2) par le Tour (l’année prochaine pour les Alpes) renvoient à une époque où passer des cols à vélo prenait la forme de défis que seule l’audace d’organisateurs ambitieux à vouloir donner à leur épreuve un côté toujours plus « énorme » et poussant l’héroïsme jusqu’à conquérir des zones totalement hostiles à des hommes sur des machines en rien préparés à de telles exigences.

Albula, Furka, Novena (Nufenen), trois filles à séduire…

Cela sonne presque comme les héroïnes féminines d’un conte d’Hoffmann imaginaire. Le journal « Le Temps » qui ne manque jamais de s’attendrir sur le sport cycliste lors des grands événements de la saison a consacré un reportage (Les plus beaux cols à vélo) sur six cols emblématiques de notre Suisse aux cols noueux. La plume de Marco Danesi (3) mérite davantage qu’un détour ; pour avoir gravit ces cols, il se dégage de ses ascensions une remarquable poésie, une éloge de la lenteur dans un décor majestueux qui ne vous donne qu’une envie, celle de passer à l’action et de se jeter au pieds de ces éternelles merveilles de notre patrimoine. Respect !
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(1) Il s’agit de deux boucles en partance de la vallée de Conches qui consiste à passer les cols de la Furka, du Susten et du Grimsel. Le second jour propose les ascensions du Nufenen, du Gothard par l’ancienne route pavée et de terminer par la Furka par l'autre face.
(2) Pyrène (à l’origine du nom des Pyrénées) est un personnage de la mythologie grecque. Lire aussi le très beau livre de Christian Laborde : Pyrène et les vélos, Les belles lettres, 1993.
(3) Le Temps, du lundi 16 au 21 août 2010.

jeudi 29 juillet 2010

Deux manches sinon rien !


Le cyclisme est un sport pluridisciplinaire, c'est bien connu. Faut-il s'en réjouir pour autant ; vraisemblablement oui, même si cela lui cause de devoir se disperser quitte à y perdre une partie de son âme. Le cyclisme a un cœur qui bat de plus en plus sur tous les continents ; même si l'Europe offre encore une belle résistance, les pays anglo-saxons prennent de plus en plus l'ascendant. Faut-il s'en réjouir. Oui pour l'internationalisation de son image, la diversité de protagonistes, l'abandon du pragmatisme au profit de méthodes et comme conséquence ultime, le dynamisme apporté par les constructeurs outre-Atlantique à l'industrie du cycle (les marques made in US sont omniprésentes pour ne pas dire omnipotentes).

Si les festivals de musiques fleurissent en été, c'est parce qu'ils offrent un bain de fraicheur et une alternative bienvenus loin des salles de concerts. Les courses de côte de notre calendrier national sont un peu à l'image de cette alternative, une fraicheur apportée par le genre et l'altitude de nos routes de montagne. Le Valais par ses vallées, est par excellence le site parfait pour l'organisation de ce genre d'épreuves.

On a entendu quelques fausses notes dans ces concerts d’été

Il est cependant dommage que l'on n'arrive pas à arrêter des règles à cette discipline. Une manche à Sierre-Nax pour deux dans les autres courses. Pour ceux qui proposent deux manches, les différences acquises lors de la course en ligne le matin sont utilisées comme handicap pour la seconde manche. A Martigny-Mauvoisin, le parcours de la seconde manche étant fortement réduit, les handicaps sont devenus des gouffres. Enfin, ce handicap sera inversé (*) lors les championnats suisses qui auront lieu ce week-end dans les Franches-Montagnes. A ce jeux de je fais comme je veux, les coursiers ont de la peine à comprendre et s'adapter.

Le cyclisme et le notre en particulier manque de rigueur, est-ce la faute à sa richesse en matière de disciplines, à trop de liberté données aux organisateurs ou encore à ses dirigeants trop laxistes. Beaucoup d'équipes se sont plaints lors des courses en ligne cette années où les handicaps proposés (ils ont été revus à la baisse par swiss-cycling) n'ont satisfait personne, ni ceux qui en bénéficiaient, ni ceux qui le subissaient. Autre exemple avec les bonifications sur les grands Tours, on les enlève pour plus d'équité, on les remet l'année d'après pour créer plus de compétitivité. Vous avez dit bizarre !

(*) Pour avoir personnellement utilisé une telle formule cette année lors d’une course interne de club dans une montée en deux manches, je la trouve très séduisante. Dans la seconde manche, les moins bons temps tentent de résister le plus longtemps possible et les meilleurs se doivent de remonter leur handicap. On arrive ainsi à une course spectaculaire. Seul inconvénient, le premier qui passe la ligne n’est pas forcément le vainqueur.

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Photo (bikeinlove) : En guise de cors des Alpes, les spectateurs présents à Mauvoisin ont eu droit à un critérium d'anciennes gloires sur des vélos militaires (Grezet, Demierre, Dufaux, Boscardin étaient de la partie).

mardi 6 juillet 2010

Quoi de neuf docteur ?


Moi je l’aime beaucoup Jean-Pierre de Mondenard (1). Je l’apprécie surtout lorsqu’il fustige le dopage, ce mal qui gangrène le sport d’élite et le cyclisme en particulier. Spécialiste reconnu des affaires de dopage, le Dr Jean-Pierre de Mondenard connaît parfaitement le cyclisme (il a été médecin du Tour de France) comme il connaît ses dossiers. Son avant dernier ouvrage publié il y a douze mois traitait de l’imposture à laquelle nous sommes confrontés. Au centre de cette analyse, l’emblématique « LA » reprenant du service sur le Tour 2009.

Interviewé sur les ondes de RSR à la veille du Tour 2010, Jean-Pierre de Mondenard reste fidèle à ce qu’il dénonce depuis si longtemps, expliquant qu’au chapitre du dopage rien n’avait changé. Tricherie pour tricherie, de l’homme à la machine, la transition est vite faite dans ce jeu de questions réponses matinal et notre invité en appelle à la raison en invoquant le Tour de 1930 en référence, année qui a vu l’introduction de changements drastiques.

Evoquant cette période pour remédier au mal actuel, c’est un peu aller vite dans une démonstration qu’il est difficile à suivre. Jean-Pierre de Mondenard ne peut pas ne pas savoir que l’introduction des équipes nationales et des vélos uniques en 1930 faisait suite à plusieurs années da galère pour le directeur d’alors, Henri Desgrange (2). Les ententes illicites et les combines étaient monnaie courante ; les grandes équipes, Alcyon en tête, imposaient une véritable dictature envers les plus faibles quand ils ne les achetaient pas ouvertement. Tout cela entachait les victoires, comme les défaites. C’est donc au terme d’un tour 1929, encore une fois marqué par l’attitude et la trop grande influence des constructeurs de cycles, qu’Henri Desgrange, lassé, décida d’une rupture de portée historique. Aujourd’hui rien de semblable, le cyclisme est structuré et les organisateurs ne sont pas dépassés.

En ne donnant pas sa confiance aux organismes sportifs, Jean-Pierre de Mondenard quitte le terrain historique pour celui des institutions, de celles qui ont la responsabilité de leur discipline. Certains lui rappelleront que la société civile n’est pas non plus exempte de déviances. Le sport fait moins rêver, certes, mais il reste encore et toujours attractif pour les plus jeunes, il est aussi une discipline de vie et pour la vie ; alors laissons le sport se réguler par ses propres institutions, sa crédibilité est à ce prix. Personne n’est dupe.

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(1) Jean-Pierre de Mondenard est l’auteur de nombreux ouvrages, dont "Le Dictionnaire du dopage" (2004) et "La grande imposture" (2009). Il publie aujourd'hui "36 histoires du Tour de France, Dopage, sexe, truquages. La vérité rétablie !"

(2) Rédacteur en chef du journal l’Auto, Henri Desgrange est le père du Tour de France, il en a été le responsable jusqu’en 1936.