lundi 31 décembre 2012

Tribute to Cycling : The Legend must go on !

Une image vaut souvent mieux que mille mots, alors vous pensez avec quatre illustrations ! Cadeaux issus de la collection d’un artiste écossais (*), on ne saurait trouver meilleure opportunité pour souhaiter, se souhaiter et vous souhaiter les meilleurs vœux.

Des vœux de bonheur, de réussite et de santé qui s’adressent à toutes (il y a de plus en plus de féminines sur le vélo, où que l’on pédale) et à tous, sportifs, compétiteurs ou non.

Pour être engagé dans la « chose » cycliste depuis déjà un certain temps, je ne peux qu’appeler de tous mes vœux à une meilleure concertation de tous les acteurs (institutions, membres et responsables de clubs, organisateurs, partenaires) mais surtout à une volonté qui n’est pas uniquement de façade.

Le sport cycliste est menacé sous notre latitude alors qu’il émerge de presque partout. Pourtant, le savoir faire et les moyens ne manquent pas. C'est plutôt du côté de la  volonté qu'il faut aller voir. Elle s’étiole, vraisemblablement par manque de vision et de stratégie à moins que ce ne soit qu’un simple oubli, celui de payer un peu de sa personne. Les anglais ont une formule qui les ont mené tout en haut de l’Olympe il y a peu : « comitment and dedication » que l’on traduira en « engagement et dévouement ». Juste ça. Oui, mais c'est déjà beaucoup !

L'an 2012 a fauché injustement deux hommes, Bernard Vifian et Ernesto Rodriguez (dit Bobby). L'un comme l'autre étaient de vrais militants du cyclisme, que nous ne pouvons décevoir.

Alors, pour que la légende dure et comme j’aime à le rappeler : “Si c’est au pied du mur que l’on reconnaît le maçon, c’est en haut du col que l’on reconnait le cycliste !” Un petit effort et très bonne année à tous !

William Fracheboud, alias speedywilly

(*) Andy Arthur, © Magnificent Octopus Illustration (Magnificent Octopus on Flickr)
Image ci-dessus : Composition à partir de 4 illustrations pour mailing aux amis et partenaires de l'association Bikeinlove Cycling Management

mercredi 12 décembre 2012

Le soleil ne se couche jamais sur la planète vélo

Edward Hopper, French Six-Days Bicycle Rider, 1937
On le disait de l’Empire britannique jusqu’à la dernière guerre mondiale. Même si l’expression n’était pas nouvelle car, faut il le rappeler, si l’empire britannique eut le contrôle des océans et d’une grande partie des terres, ils avaient été précédé par les Espagnols dans la conquête des colonies, d’où l’expression prend son origine (“El imperio en el que nunca se pone el sol”).

Il n’y a guère que l’athlétisme qui puisse rivaliser en terme de richesse, et encore. A l’instar du plus vieux des sports, le cyclisme est par nature pluridisciplinaire. Mais c’est sans compter sur le fait que les disciplines du cyclisme se divisent en « sous disciplines » au sein desquelles les épreuves sont souvent fortement typées jusqu’à en forger le profil des athlètes.

Le cyclisme sur piste pour exemple

En mixant avec une belle opportunité des épreuves d’endurance et de vitesse (sprint), le cyclisme sur piste est à cet égard tout à fait symbolique de la diversité du cyclisme. Bien qu’il fût longtemps confiné à une activité hivernale – notamment sur les vélodromes couverts situés en Europe - le cyclisme sur piste à lui seul est quasiment devenu un sport en lui-même. Sous l’effet de son développement et notamment dans les pays de l’hémisphère austral, le calendrier s’est étoffé et est désormais proche de celui de la saison route.

Mondialisation et spécialisation marchent de concert

Sous l’effet conjugué de la mondialisation – avec pour corolaire une augmentation des effectifs – et de la spécialisation, conséquence logique, mais aussi souhaitée par les instances dirigeantes, nombre d’athlètes ont fait de la piste leur spécialité, boudant les autres disciplines du cyclisme. Lorsque l’on y regarde d’un peu plus près, on voit que certaines épreuves de la piste sont si exigeantes, si pointues en terme de préparation qu’elles ne vous laissent guère de chance de briller dans des épreuves sœurs. Pour exemple, on voit mal comment un sprinter s’alignerait dans une épreuve Scratch ou pire, de jouer les écureuils dans une Madison sur 40 ou 50 km.

Face à cette spécialisation des pistards, l’Omnium, instauré il y très peu d’années, est venu offrir une opportunité pour ceux qui refusent cette spécialisation à outrance. A l’image d’un décathlonien, le pistard qui participe à l’Omnium s’aligne dans six épreuves en deux jours selon un programme très précis. En mixant avec bonheur des épreuves d’endurance et de vitesse, l’Omnium répond aux souhaits des athlètes polyvalents qui veulent briller sur la piste et accessoirement à maintenir certaines épreuves menacées comme l’Eliminatoire (course à l’élimination).

L’exemple de la piste peut être décliné dans ses disciplines sœurs. Le VTT – une discipline qui n’a pas encore fêté ses vingt ans d’âge - est également subdivisé en « sous-disciplines ». Sans prendre les extrêmes comme la descente (DH), on voit bien que ceux qui brillent dans les épreuves de cross-country (XCO) n’ont pas l’endurance suffisante sur les plus grandes distances (XCM). L’inverse est également vrai. Les athlètes qui s’alignent habituellement sur les grandes distances ne peuvent guère briguer les premières places dans les courses de cross-country par manque d’explosivité. Le cyclisme sur route ne fait pas exception. Il a lui aussi ses spécificités qui conduisent à la spécialisation. Une spécialisation fortement décriée par ceux qui regrettent l’époque d’un Merckx remportant Milan - San Remo en mars et le Tour en juillet.

La diversité a un coût

La richesse qui fait la particularité du cyclisme a aussi sons revers. Une telle diversité a forcément pour conséquence une dispersion des forces. Sur le plan technique, une telle spécialisation a aussi son coût, c’est autant de règlements, autant de structures organisationnelles, autant de méthodes pour assurer son développement.

On peut enfin s’interroger sur la visibilité d’un sport aussi protéiforme que le cyclisme et de savoir si celle-ci n’est pas affectée par cette diversité. Surtout si on le compare aux schémas simplifiés du tennis ou du football qui à l’opposé du cyclisme bénéficient d’une perception uniforme ainsi que d’une hiérarchie très claire de ses pratiquants (l’un comme l’autre remplissent les stades et bénéficient d’une plus grande exposition aux médias).

Des opportunités comme s’il en pleuvait

Mais le particularisme du cyclisme est aussi une chance par les opportunités qu’il offre. Ceux qui commencent dans une discipline peuvent à moindre frais passer d’une discipline à l’autre dans leur cursus de formation comme dans la pratique sportive et de compétition. Nombre de cyclistes passent avec bonheur d’une discipline à l’autre, ne serait-ce que pour maintenir une condition physique à un moment creux de la saison, l’exemple des routiers en cyclocross lorsque les calendriers sont complémentaires en est l’une des preuves. Enfin, le passage d’une discipline à l’autre doit aussi être perçu comme une chance pour garder ses propres sportifs en les amenant vers des pratiques sportives plus en adéquation avec leurs capacités et leurs envies.

Universel, le cyclisme ne l’est peut être pas encore totalement mais n’en est plus très loin. Après la prise du pouvoir par les pays anglo-saxons, la montée en puissance de pays émergeants, notamment ceux de la corne de l’Afrique comme l’Erythrée, est un gage de réussite vers plus de cyclisme. N’en déplaise aux cassandres, l’âge d’or du cyclisme n’est pas passé, il est pour demain, pour que le soleil ne se couche jamais sur la planète vélo.

Photo : “French Six-Days Bicycle Rider”, 1937. Huile sur toile, collection privée.
A propos de cette image, voici ce qu’en dit la biographe d’Edward Hopper, Gail Levin : http://tubulocity.com/?p=1288 et http://www.bobkestrut.com/2005/10/20/edward-hoppers-universe-new-york-a-nagging-wife-and-nazis/