On dit de nos grands pachydermes qu'ils sont les seuls à se souvenir de leur vie antérieure, ce qui leur vaut cette réputation enviée de posséder une mémoire d'outre-tombe.
Faut-il en douter, il y a des effets cycliques auxquels on n’échappe pas, et qui heureusement vous rattrapent avant d'être emporter dans un tourbillon aux allures de spirales négatives. Encore faut-il y prêter garde. Les psychologues traduisent cet état de fait sous le gentil vocable du «lâcher prise». Un détachement est donc nécessaire face à ce qui pourrait devenir une adversité, voire davantage en cas de non observation des mises en gardes. Merci les gardes fous.
Tout est question de dosage dit-on. Même les poisons peuvent être supportables si l’on en fait bon usage, l'homéopathie est là pour nous le rappeler. Inversement le bon grain peut devenir nocif si pris à haute dose. Morale, point trop n’en faut. Les rapports humains n’échappent pas à cette règle. Cinq années passées à essayer de bousculer des habitudes au sein de l’association cantonale de cyclisme ont été autant de richesses accumulées, notamment sur l’âme bénévole dans ses multiples déclinaisons, mais aussi autant de déceptions quant au peu de résultats obtenus.
Le monde associatif est ainsi fait qu’utilité et plaisir devraient se fusionner dans un dénominateur commun, clairement avoué et partagé par tous au sein d'une association. Une valeur que toute stratégie associative devrait embarquer et porter en elle. Une stratégie guidée par une vision et dictée par des objectifs. Autant d'éléments qui lient les intérêts et fédère les engagements individuels au profit du plus grand nombre. Ainsi devrait fonctionner la «petite entreprise» des associations sans but lucratif où chacun devrait trouver la reconnaissance par ce qu’il réalise, un lieu où donner est aussi recevoir.
Mais cela n'est possible que si l’on poursuit des buts communs. Un graal difficile à atteindre, car tous ne puisons pas nos de motivations aux mêmes sources. Il faut donc une stratégie, seul rempart pour éviter que le bateau s'enivre.
Quand certains trouvent dans une association un complément de lien social à leur quotidien, d’autres y voient de l’utilité et du concret. Pour d'autres encore, il y a la réalisation d’ambitions personnelles quand ce n'est pas plus simplement un tremplin pour autre chose. Certains font preuve d'altruisme en se mettant des objectifs en conformité avec les buts de l’association, d'autres agiront par intérêt personnel ou par opportunisme. J’ai l’habitude de dire à cet égard que certains servent une cause alors que d’autres s’en servent, un théorème maintes fois répété et tellement visible que seul celui qui ne veut pas voir ignore.
Sport et culture sont souvent associés dans l’approche que l’on en fait dans bien des domaines, ne serait-ce que par la passion. Mais le sport se différencie de sa cousine par un esprit acéré de compétition qui souvent vient exalter les ambitions personnelles, un domaine où la culture se veut généralement plus accommodante. Quand ce sport est de plus individuel, on touche alors au paroxysme. C’est vraisemblablement une raison pour laquelle les âmes bien pensantes ont eu la main heureuse quand ils ont compris que l’individualisme de certains sports devait se fondre dans des structures pour pouvoir exister au plus haut niveau. Et c’est tant mieux. Aussi, les dirigeants de clubs devraient s’inspirer de cette réalité pour ne pas vivre les situations ubuesques que certains tentent de nous proposer.
Au poncif ainsi va la vie, osons opposer une alternative. Y a-t-il un autre destin ? En psychologie et notamment appliquée au sport, il est une devise que les anglais ont régulièrement mis en œuvre pour assurer leurs succès : Dedication and committment. Voici une définition qui par analogie pourrait éclairer notre part d'ombre : “Dedication and commitment come from the desire to achieve success. In sport, one must establish goals that will guide the path to success. Being dedicated and committed to these goals is essential for anyone to excel at the highest levels.”
Objet de culte en Inde, ami du monde du cirque, le pachyderme est infiniment sympathique.Avec tous mes respects et mes salutations matutinales.
