samedi 23 mai 2009

On parle beaucoup de Coppi en cette année, résumé...


Les années en neuf

Né en 1919, Fausto Coppi aurait 90 ans en septembre de cette année. Décédé le 2 janvier 1960 suite à une infection mal soignée. Les 50 ans de sa disparition en janvier prochain seront vraisemblablement l’objet d’hommages en Italie et ailleurs.

En 1939, Coppi a 20 ans et est un parfait inconnu. Il fait ses débuts professionnels et se fait remarquer lors du Tour du Piémont. Engagé dans l’équipe Legnano, celle de Bartali sur les conseils d’un certain Girardengo, le premier campionissimo et vainqueur du Giro en 1919.

En 1949, voilà 60 ans, il est le premier coureur à réaliser le doublé Tour d’Italie - Tour de France. Il récidivera une seconde fois en 1952.

Sa rivalité légendaire avec Bartali est souvent mise sur le devant de la scène à l’occasion du Giro. Pendant ces années d’après guerre, synonymes de reconstruction, y compris morale, tout les oppose et leurs rivalités passionnent l’Italie entière. Si on cite généralement Coppi comme un homme de l’après guerre, par opposition à son rival « il vecchio », on rappellera qu’il remporta son premier Giro en 1940 (interrompu entre 1941 à 1945). Inversement, Bartali gagnera encore après la guerre, le Giro en 1946 et le Tour en 1948.

En cette année du centenaire, la première édition eut lieu en 1909, les organisateurs du Giro nous remémorent l'un de ses plus grands exploits en proposant lors de la 10ème journée, l'étape Cuneo-Pinerelo. En 1949, Coppi remporte cette étape avec près de 12 minutes d’avance sur le duo Bartali-Magni après une échappée de près de 190 km. Cette étape faisait incursion en territoire français et franchissait les cols de Maddalena (col de Larche), Vars, Izoard, Montgenèvre et la montée de Sestrières (1).

Aujourd'hui, c’est sur le parcours de cette étape de légende, dans son Piémont natal, que se déroule la course populaire, la Granfondo au nom de son illustre champion.

En 1949, l’écrivain italien Dino Buzzati (Le désert des Tartares, 1940) est invité par le Corriere della Sera pour couvrir le Giro. Il y publie des chroniques quotidiennes. Il en résultera un livre, Le duel Coppi-Bartali (ce livre a été traduit et est disponible en français).

L’année suivante, en 1950 et en plein dans cet âge d’or du cyclisme, c’est un suisse, Hugo Koblet, qui sera le premier étranger à s’imposer et briser l'hégémonie italienne vielle de 40 ans.

C’est en 1959 que Fausto Angelo Coppi contracte pour la seconde fois la malaria (la première fois durant la guerre en Afrique du Nord). Il décède le 2 janvier 1960 à l’âge de 40 ans et entre dans le Panthéon du cyclisme avec près de 150 victoires, un palmarès inégalé à cette époque. Il est le premier à réaliser le doublé Giro-Tour et restera pour nombre d'entre-nous, le plus grand grimpeur de tous les temps (2).

Epilogue

Un uomo solo al comando, la sua maglia è bianco-celeste, il suo nome è Fausto Coppi” (Un homme seul aux commandes, son maillot est blanc et bleu, son nom est Fausto Coppi ». C’est ainsi que s’exprimait le chroniqueur sportif Mario Ferretti pendant l’étape Cuneo-Pinerolo, la dernière du Giro d’Italia 1949 (Tour d’Italie 1949). Aujourd’hui, le Campionissimo, grand rival de Gino Bartali juste après la guerre, a son musée à Castellania, à quelques kilomètres de Tortona, où il naquit en 1919. Coppi devient un mythe sportif intergénérationnel au cours des années 40-50, en Italie et en Europe, en remportant, la même année, le Giro d’Italia et le Tour de France. Sportif généreux, de la trempe des anciens, avec un cœur énorme – rappelons-nous l’épisode immortalisé par une photo où Coppi et Bartali s’échangèrent leur gourde pendant une montée – Coppi est encore très aimé, comme en témoignent les visiteurs de sa Maison à Castellania et les sportifs qui chaque année viennent lui rendre visite dans le Mausolée où il repose à côté de son frère Serse.
 (Casa di Fausto Coppi, Castellania).

(1) La 10ème étape du Giro 2009, Cuneo-Pinerelo a vu son parcours modifié, les autorités françaises n’ayant pas donné leur accord pour des raisons de sécurité routière. La course s'est totalement déroulée sur territoire italien.
(2) Le record de la montée de l’Alpe d’Huez, détenu pas Coppi pendant près de 40 ans, ne fut battu que lors du Tour 1989 (encore une année en neuf).

jeudi 21 mai 2009

Championnats Romands '09 sur Route à Orbe


Superbement organisés par le VC Orbe et l’Association cantonale vaudoise (ACCV), les championnats romands ont confirmé les valeurs sûres. Sur un circuit particulièrement nerveux et difficile, long de 17km avec près de 400m de dénivelé à chaque passage, les pelotons se rapidement disloqués, faisant émerger les plus forts et cela dans toutes les catégories.

La course a été particulièrement cruelle chez les amateurs. Partis à tord selon nous avec les élites, seuls six d'entre-eux ont terminé la course. Onze abandons et trois coureurs hors délais démontrent que la formule doit être revue.

L’élève et le maître

A ce jeu, les genevois ont tiré le meilleur parti en remportant deux titres romands. Le premier chez les Juniors avec Andrea Genecand et le second chez les Masters par Damien Grauser, tous deux membres de la Pédale des Eaux-Vives (PEV). Ces deux là se connaissent parfaitement, le second étant l'entraîneur du premier.

Chez les Elites, le team Atlas Romer's Hausbäckerei réalise le doublé avec Guillaume Bourgeois (VC Vallorbe) précédant Fabien Wolf (VC Lancy). Les deux s’étant isolés dans la seconde ascension du 7ème et dernier tour, laissant le jeune valaisan Jonathan Fumeaux à 20’’ sur la ligne d’arrivée. Andreas Anderegg (PEV) termine dans le peloton.

Chez les Cadets, Jacques Friedli (VC Lancy), termine à une poignée de secondes de la tête. Décroché in extremis dans le dernier tour, il est le meilleur cadet genevois avec une belle 6ème place à 28’’.

Et les champions genevois sont …
  • Cadets (U17) : Jacques Friedli (VC Lancy), Champion Genevois.
  • Juniors (U19) : Andrea Genecand, Champion Romand et Champion Genevois.
  • Amateurs : Aucun coureur classé.
  • Masters (30+) : Damien Grauser (PEV), Champion Romand et Champion Genevois.
  • Elites : Fabien Wolf (VC Lancy/Atlas Romer's Hausbäckerei), Champion Genevois.
  • Féminines : Aucune participation.
Autres résultas:
  • Champions romands: Cadets : Théry Schir (VD/VC Orbe), Juniors : Andrea Genecand (GE/PEV), Amateurs : Vincent Bader (JU/VC Franches-M.), Masters : Damien Grauser (GE/PEV), Elites : Guillaume Bourgeois (VD/VC Vallorbe). Féminine Cadets : Sylvie Schnyder (VD/VC Orbe), Fém. Juniors : Lise-Marie Henzelin (VD/GS Ajoie), Fém. Elites : Valérie Hofstetter (VD/VC Orbe).
  • Autres résultats des Genevois: Jonathan Menetrey et Yann Schnyder (VC Lancy), respectivement 14e et 19e chez les Juniors. Jean-Luc Christen (PEV), 3e et podium chez les Masters.
Pour en savoir plus :

lundi 18 mai 2009

Technique : Chacun cherche son vélo


Si l’allusion faite au film de Klapisch est volontairement provocatrice, elle n’est pas totalement fortuite. Dans ce qui nous occupe, la démarche de celui qui cherche à faire l'acquisition d'un vélo est personnelle et ignore toute forme d'altruisme. Néanmoins, on peut se poser la question.

Lorsque l’on regarde à quel point l’offre est aujourd’hui pléthorique, force est de constater que tout est fait pour que l'étendue des propositions dépasse la demande. Car comment expliquer les multiples hésitations des acheteurs, l’abondance des courriers des lecteurs dans les magazines spécialisés, les nombreuses annonces sur les sites de reventes, le butinage que font certains acheteurs dans les magasins virtuelles ou réels sans compter tous les charlatans du domaine qui vantent tantôt le titane, tantôt le carbone avec un discours qui ne recoupe à aucun moment le besoin.

D’ailleurs ce besoin est-il convenablement exprimé et comment faudrait-il le faire. Mais l’achat d’un vélo reste encore pour beaucoup d’entre un nous un achat émotionnel où la subjectivité est le principal moteur. On le sait précisément, dans tout achat qui implique une relation affective, la part d’émotion est forte.

Si de ce constat naît une contradiction, nous ne serions être hommes sans contradictions, comment expliquer alors qu’après avoir tant peser les pour et les contre, le rouge contre le noir, le métal contre le composite, le campa contre son homologue japonais, le profil ovoïde contre le carré-oval (je n’invente pas), la fibre de carbone haut-module et son rapport rigidité-poids, vertu hautement cardinale, pour ne citer que quelques uns des critères les plus représentatifs qui caractérisent une partie d’un vélo, à savoir son cadre, autrement dit son squelette. Oui comment expliquer autant de difficultés à se déterminer.

Technologie "über alles"

Il est d’ailleurs fort intéressant de constater qu’à un moment, qui n’est pas si ancien que cela, période où l’acier et l’aluminium se concurrençaient, on se préoccupait davantage de la position du coursier et de l’ergonomie du pilotage que des matériaux à proprement parler. Le débat technologique actuel ayant totalement occulté cette préoccupation pourtant hautement prioritaire.

La technique, je dirais même plus (sic), la technologie ayant tout envahi, l’intérêt s’est déplacé d’autant. En s’attaquant au plus important, le poids, les évolutions monopolisent l’attention du plus grand nombre, fabricants, fournisseurs, publicitaires, produits dérivés et finalement le client.

Une "petite reine" qui n’en est plus

Si on attribue généralement l’expression à une jeune reine hollandaise utilisatrice émancipée d’un vélocipède, on peut se dire qu’au prix où sont les vélos aujourd’hui, cette origine royale prend tout son sens. La technologie a un prix que la raison ignore mais que seule la passion consent.

Pour cette raison et vraisemblablement pour d’autres encore, il serait de bon ton que les constructeurs s’imposent des normes en la matière. C’est à dire des critères sur lesquels il serait possible de juger avec davantage d’objectivité que ce que certains magazines spécialisés tentent, maladroitement, de nous convaincre. Certes, il y eu des tentatives heureuses mais limitées (1), certes il y a des tests statiques sur des tables de tortures, mais rien de cela n’est totalement convaincant dans la globalité.

A l’image du ski, produit de loisir et de compétition et aussi hautement tributaire de la technologie des matériaux, il serait nécessaire, outre la catégorisation (qui par ailleurs existe dans le VTT) d’identifier des critères qui permettraient de comparer plusieurs produits entre eux mais également de mesurer l’évolution dans le temps sur ces critères précis. Ainsi va nombres de domaines. Au degré de maturité qui est le sien, il est temps que le marché du vélo, à commencer par les constructeurs en premiers, comprennent ce besoin.

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(1) On rappellera ici l’excellent test de roues publiés par rouesartisanales.com en 2005, 2006 et ensuite en 2008, mettant en lumière les bénéfices des roulements céramiques dès leur première apparition.

dimanche 17 mai 2009

Belles Lettres : « Forcenés », testament amoureux d’un cyclisme perdu


Quelle place donner à l’opus de Philippe Bordas. Ce livre appelle nécessairement à débattre et le débat a bien eu lieu. A sa sortie en mai 2008, la critique littéraire a salué un livre ambitieux, courageux, dans la lignée des écrivains initiée voilà plus de cent ans par Alfred Jarry. Elle a aussi stigmatisé un style au verbiage frisant la démesure et les limites du supportable. On laissera aux littéraires le soin d’analyser le style et l’emphase pour ne relater ici que le fond.

Ce livre, dont on redira une dernière fois que son abord n’est pas facile, apporte par la profondeur des portraits, par l’étendue des démonstrations, par la richesse et la documentation des anecdotes, une brique importante au genre et à la littérature du sport cycliste.

Dès les premières pages des Forcenés, on comprend les intentions de Philippe Bordas : le cyclisme n’aura pas survécu à l’avènement du cyclisme contemporain, trop instrumentalisé et surmédicalisé, ajoutant que les champions d’aujourd’hui ne sont que des ersatz et les courses ne sont qu’artéfacts.

Un genre littéraire en moins

La thèse de Philippe Bordas se complète, et là n’est pas le moindre des sinistres constats, par l’ensevelissement de toute la littérature qui accompagnait ce sport. Faisant, du même coup, disparaître les velléités pour une matière devenue intraitable. On est donc à la fin d’une époque, d’un cyclisme à tout jamais révolu.

A cette fatalité, comment ne pas faire de parallèle avec l’œuvre emblématique de Carlo Levi. Si le Christ s’est arrêté à Eboli, l’aventure du cyclisme, celui de la passion et de la théâtralisation de ses champions, dont l’auteur rappelle que la quête n’était pas l’argent mais le besoin de se transcender pour échapper à leur condition d’humain, s’est arrêtée à la fin des années quatre-vingt. Tout comme dans l’œuvre autobiographique citée, le moteur du cyclisme a puisé ses ressources et construit ses légendes dans le génie populaire. On ajoutera que le sport cycliste, la boxe en est un autre exemple, s’est nourri de son attractivité auprès du grand public pour ses qualités de force et de courage. Est-il besoin de rappeler que ces sports, à leur apogée, attiraient les plus belles femmes qui n’avaient d’yeux que pour ces champions.

Coppi indépassable

Dans ces « Forcenés », l’auteur taille comme des diamants une suite de portraits dédiés aux artistes, à tous ceux qui ont fait de ce sport un art majeur.

Deux thèmes ressortent particulièrement au moment de refermer le livre de Philippe Bordas. Il y a eu l’avant et l’après Coppi. Coppi est indépassable parce qu’il a porté son sport au pinacle. Chez Coppi, l’aboutissement est tel qui pousse son sport jusqu’au déni de la compétition tant il survole, solitaire, ses adversaires. Confrontés au besoin d’élévation, Philippe Bordas rappelle sur ce thème à quel point tous les grands champions, surtout les grimpeurs, se sont tous consumés à l’édification de leur mythologie, Coppi, Gaul, Ocana et plus tard Marco Pantani.

A ces deux thèmes centraux, Philippe Bordas, tisse un fil rouge tout au long du livre, celui des confidences que Gem (1) doit lui faire sur le dopage, témoignages entamés mais avortés, sous prétexte que « les dopages étaient dérisoires et les exploits énormes ».

Personnellement, je retiens le meilleur de ces portraits d’hommes d’exceptions, ceux des frères Pélissier, de Coppi, de Jacques Anquetil et Roger de Vlaeminck. Ils ont ici vus sous des angles différents, touchants et instructifs. Enfin, il y a aussi ces pages vertigineuses, dédiées à l’art de grimper, de descendre et de sprinter.

(1) Geminiani, contemporain et intime de Coppi, puis directeur sportif de Jacques Anquetil.

Pour en savoir plus …
Forcenés par Philippe Bordas, Editeur : Fayard, 2008.
Portrait du cyclisme en bout de course par Michel Butel, Le Monde, 11 juillet 2008


vendredi 15 mai 2009

Fête du Sport : Le cyclisme modestement présent


Organisée par la Ville de Carouge et le Service des Sports de la Ville de Genève, la Fête du Sport met en vitrine ce week-end 70 sports que tout un chacun pourra découvrir ou faire découvrir. 

Démonstrations, animations et participation sont au offertes au gré des différents pôles organisés au Centre Sportif du Bout-du-Monde avec la complicité des nombreux clubs et associations sportives. 

Si le cyclisme de compétition ne sera pas en démonstration, la pratique du vélo de loisirs sera néanmoins présente. 
  • un Brevet cyclotouriste de 70 km le dimanche matin (départ et arrivée au parking entrée du Centre BDM).
  • la présentation et essais de vélo électriques dont le Segway.
  • l’organisation de ballades en famille au pôle Chaînes. 
  • les démo de VTT Trial sur le pôle Urbain (Fontenette).
  • les ballades et découvertes en VTT proposée depuis le pôle Village.
A souligner la sympathique initiative de Christian Favre, président du VC Lancy, qui a invité quelques personnalités genevoises du monde sportif du vélo autour d’un apéritif. Rendez-vous donné dimanche à 11h. sur le stand Cyclisme attribué à l’UVG pour cette Fête du Sport. C’est donc l’occasion d’évoquer passé et futur avec pour invités Gilles Blaser, Serge Demiere, Jean-Paul Furlan, Loder père et fils, Jean-Pierre Mazza et en espérérant la venue de nos meilleurs élites.

Pour en savoir plus...

dimanche 10 mai 2009

Juniors : Gregory Hugentobler vainqueur au Tour de Berne


Vainqueur en solitaire du très relevé Berner-Rundfahrt (Tour de Berne), le junior du VC Lancy, Gregory Hugentobler, 18 ans, confirme par cette victoire importante sa progression et qu'il est bien l'un des meilleurs juniors du pays.

Cette victoire chez les Juniors s'accompagne des 4e et 6e places de Loïc Hugentobler (frère de Gregory, Junior 1 et également au VC Lancy) et de Andrea Genecand (PEV).

Ces trois là font briller très haut les couleurs genevoises au sein du peloton national. On rappellera ici que Gregory et Andrea représentaient la Suisse lors du Paris-Roubaix Juniors il y a un mois. C'est donc de bonne augure avant les prochaines échéances que sont les Championnats Romands à Orbe le jeudi de l'Ascension et les Championnats Suisses à Nyon le 24 juin pour les Juniors. En attendant les sélections nationales à d'autres échéances... A suivre donc.

Autres résultats des Genevois au Tour de Berne :
Elites : Fabien Wolf (Atlas-Romer's Hausbäckerei), 25e. Amateurs : Mickael Jolti (PEV) 23e. Juniors : Nemo Ripoll (VCL), 54e. Dames B : Cathy Arsich (PEV), 19e.

Photo (Cyclingnews/Tom De Meyer) : Gregory Hugentobler sur la piste de Roubaix

vendredi 8 mai 2009

Giro d'Italie : Une tragicomédie à taille humaine


Demain samedi, on joue Beaumarchais au Théâtre Palazzo Barbrigo Minotto. Le livret du Barbier de Séville a inspiré Rossini qui en a fait l’un des opéras les plus populaires du répertoire italien. A deux pas de là, sur la Piazza San Marco, sera donné le premier acte d’un spectacle devenu centenaire et qui pourrait fort ressembler à une comédie humaine, chère à Beaumarchais.

Il faut espérer que pour ce siècle d’existence, le Giro offre avant tout un spectacle sportif. Il n’empêche que la curiosité a été exacerbée ces derniers jours par des événements venus perturber la concentration habituelle d'un début de Tour. Il n'en fallait pas davantage pour que tous les regards soient désormais tournés vers l’Italie et son Giro centenaire.

A cette date anniversaire correspond également le retour de certains coureurs écartés pour ou contre leur volonté. Exclu dans les mois qui ont suivi sa victoire en 2006, Ivan Basso a préparé ce Giro comme jamais. Il rencontrera sur sa route un certain LA, dont la résurrection sportive passe par ce Giro qu'il a toujours boudé par le passé. Damiano Cunego, le petit prince de Vérone vainqueur en 2004, bien décidé d’en découdre sur ses terres face aux armadas étrangères, se voit obliger de trouver des alliances et pactiser (merci les épouses) avec son ex compagnon d’alors, Gilberto Simoni, en désamour depuis.

La curiosité risque de glisser également sur le terrain juridique ou extra sportif si les commanditaires de l’équipe kasakh ne trouvent pas une solution à leurs difficultés actuelles. Il est effectivement cocasse de découvrir que l’équipe annoncée comme la plus riche se trouve aujourd’hui fort démunie au point de se faire avertir par les autorités sportives pour manquement à leurs obligations.

Si, à l’exception d’Alberto Contador gardé en réservé pour un autre Tour, tous les récents vainqueurs du Giro, tous italiens, seront présents (Garzelli, Simoni, Cunego, Basso, Di Luca) cette année. C’est dire que l’on ne règne pas indéfiniment sur le Giro. A ce constat, on pourrait ajouter que celui qui remportera ce Giro n’est peut-être pas parmi les prétendants proclamés. Car il est certain qu'alliances et intrigues seront au rendez-vous d’un Tour d’Italie hautement convoité d’où sortira peut-être un surprenant vainqueur. Ces saveurs d’Italie ont le goût des tragédies humaines qui en font et construise la légende. Les comédies sont ainsi faites et on ne boudera pas notre plaisir d'y être.

Le Giro 2009 commence ce samedi par un contre-la-montre par équipes et se termine à Rome le dimanche 31 mai par un contre-la-montre individuel. Les 4e et 5e étapes se déroulent dans le Sud-Tyrol et se terminent en altitude, ce qui très tôt marquera la hiérarchie. D’autres étapes seront déterminantes comme le très long contre-la-montre entre Sestri Levante et Riomaggiore (60 km et 1'100 m de dénivelé) ainsi que les trois arrivées en montée de la troisième et dernière semaine avec l'ascension vers le Blockhaus à quatre jour de l'arrivée.

Quatre suisses au départ : Fabian Cancellara (Saxo Bank), Rubens Bertogliati (Diquigiovanni), Johann Tschopp (Bbox) et Steve Morabito (Astana).

Photo : Costante Girardengo, 1893-1978. Le premier "Campionissimo". 

dimanche 3 mai 2009

Portrait : Mickaël Jolti, ambitions programmées


Mickaël Jolti, pas encore 20 ans, est l’une des figures de proue de son club. Amateur pour la seconde année, il est l’un des plus actifs au sein de la Pédale des Eaux-Vives (PEV). Régulièrement dans le top-ten des courses genevoises et vaudoises en ce début de saison ’09 avec une 3e place dans le Giron du Nord Vaudois, il a complété cette série de bons résultats par un 13e rang à Reverolle au début avril et une 16e place ce dimanche à Frauenfeld. Handicapé par une chute dans les ultimes kilomètres du GP de Lancy, il doit se contenter d'un modeste classement. VTTiste de cœur, Mickaël Jolti ambitionne, avec sérieux, de progresser cette année sur la route avec l'objectif de faire les points pour passer dans la catégorie supérieure.

Mickaël répond aux 13 questions de BikeInLove

Quel est ton premier souvenir marquant sur un vélo.
Ma première course a été la Verybike. Je n'étais vraiment pas préparé, je ne faisais du vélo que le week-end pour m'amuser. Je pensais que ça allait suffire pour bien réussir la course... et je me suis fait écraser !

As-tu pratiqué d’autres sports avant le cyclisme.
J'ai toujours fait beaucoup de sport. J'ai commencé avec l'athlétisme que j'ai pratiqué durant plusieurs années, j'ai ensuite fait du basket-ball, du hand-ball, de la boxe-thaï et finalement je suis arrivé au vélo.

As-tu un truc à toi qui sert à te motiver pour te dépasser dans l’exercice de la compétition.
Je n'ai rien de spécial à part peut-être la musique que j'écoute très souvent et qui me permet de me motiver.

Bénéficies-tu des conseils d’un entraîneur avec qui tu communiques régulièrement. Suis-tu des plans d’entraînement préparés spécialement pour toi.
Oui j'ai la chance d'avoir un entraîneur en la personne de Damien Grauser, qui me prépare des plans d'entraînement chaque semaine et qui me fait bien progresser. J'ai commencé depuis le début de l'année à m'entraîner avec un capteur de puissance sur les conseils de Damien et il s'y connaît vraiment bien.

Te sens-tu suffisamment encadré par les structures dont tu bénéficies pour assurer ton développement tant technique que athlétique.
Je me sens bien encadré physiquement grâce aux plans d'entraînements et au suivi de Damien et je le ressens car je vois que mes performances augmentent. Techniquement j'ai fait et je fais encore pas mal de VTT ce qui me permet de me sentir à l'aise dans toutes les situations. Cependant, l'environnement des courses de route, qui est assez nouveau pour moi, m'oblige à m'habituer aux tactiques de courses, à sentir la course, les bonnes échappées, etc. Je pense qu'il me manque surtout de l'expérience et que je ne pourrai l’acquérir qu'au fil des courses. Je trouve toutefois qu'à Genève il n'existe pas de structure réelle pouvant offrir un suivi voire même une formation aux coureurs et c'est dommage.

As-tu une idée claire de ton potentiel actuel basé sur des critères tels que PMA, VO2Max, etc. De même, as-tu connaissance de ce qui serait ton potentiel d’évolution.
Je n'ai pas encore fait de test d'effort dans un établissement cette année donc je ne connais pas ma VO2max mais étant donné que je travaille à l'aide d'un capteur de puissance, je fais des tests régulièrement pour connaître mon niveau de forme et ma progression. Cela me permet également de connaître mon seuil et de baser mon entraînement sur les données obtenues durant les tests.

Portes-tu une attention particulière à ton alimentation observant des principes de diététique.
Je me prive rarement de manger quelque chose parce que je pense que la frustration n'est pas positive mais je fais tout de même attention à ce que je mange. Je ne vais, par exemple, pratiquement jamais dans des fast-foods. C'est quelque chose qui me vient spontanément, grâce à mon éducation car j'ai la chance d'avoir des parents qui ont toujours opté pour une alimentation saine et équilibrée.

As-tu pour cette année des objectifs précis ou des exigences à l’égard de ton club.
Non j'espère juste être soutenu par mon club au cas où j'en aurais besoin. Etant directement investi dans celui-ci, car faisant partie du comité, je suis conscient que le club fait son maximum en fonction de ses possibilités.

T’es tu fixé des objectifs précis à atteindre (ex. résultats, classements, championnats, etc.) à moyen ou à plus long termes et qui seraient déterminants pour ton investissement actuel et futur dans ce sport.
Je me suis fixé comme objectif cette année de passer élite sur route tout en engrangeant un maximum d'expérience pendant les courses. Le plus long terme je n'y pense pas encore, je suis étudiant et je vais entrer à l'université l'année prochaine, c'est pour l'instant le plus important pour moi.

Quelles sont tes pratiques sportives favorites en dehors de la route (VTT, piste, autres).
Je fais également de la plongée sous-marine et du ski. Je pratique encore la course à pied, surtout en fin de saison pour changer un peu et pour me préparer à la course de l'Escalade. J'aime à peu près tous les sports mais le vélo me prend déjà beaucoup de temps donc je n'ai pas la possibilité de pratiquer beaucoup d'autres activités. Si je devais arrêter le vélo, je pense que je reprendrais un sport de combat.

En matière de distraction ou loisirs, tes préférences vont plutôt vers la musique, la lecture, le cinéma ou alors vers des d’autres activités.
La musique est très importante pour moi. J'en écoute tous les jours et je pense que je n'arriverais pas à vivre sans. Je vais parfois au cinéma et j'aime aussi beaucoup lire mais je ne peux pas tout faire, il faut s'organiser !

Quel est ton meilleur souvenir sur un vélo, que ce soit des sorties avec des amis, à l’entraînement ou encore en compétition.
Mon meilleur souvenir c'était pendant le Grand Raid 2008 entre Hérémence et Grimentz. C'est vraiment une course superbe, il faisait un temps magnifique et la course s'est très bien passée pour moi. J'en ai encore des frissons !

Qu’elle est la satisfaction majeure que tu retires de la pratique de ce sport.
Un équilibre général par rapport à la vie de tous les jours. J'aime aussi me sentir et me voir en forme et le sport me le permet. Je ne peux juste pas me passer du sport !