mardi 30 juin 2009

« Nuit blanche » autour du Léman


Réunissant adeptes du pignon fixe et routiers pour une partie de manivelles commune autour du Lac, et cela de nuit, Damien Bisetti, organisateur de cette première Bike Lake Parade de nuit entendait faire respecter sa vélosophie.

Nous étions dans cette nuit noire du samedi 27 juin, un groupe des plus bigarrés devant la plage du Reposoir à ajuster éclairage d’appoint et enfiler chasubles, tous prêts à nous élancer pour une nuit blanche à vélo. En demandant aux routiers de veiller à la bonne cohérence du groupe, on se doutait que la partie ne serait pas facile pour ceux qui s’engageaient pour 170 km avec un guidon droit et l’obligation de pédaler avec un pignon fixe.

Un espace de liberté unique

Le groupe de « singlespeedeurs », dont une fille, faisait plutôt bonne figure, au grand étonnement et même une certaine admiration des routiers, qui donnaient le bon rythme et parfois de l’assistance dans les légères ascensions que le littoral vaudois impose à certains moments. L’ambiance est chaleureuse et curieusement, le manque de lumière n’est pas un problème. Les éclairages, aussi légers qu’ils sont font tout leurs effets. Les zones les plus sombres, entre Nyon et Rolle, me font l’impression d’un tunnel géant, et même d’une grotte lorsque mon voisin à qui j’adresse la parole me répond en me projetant la lumière de sa lampe frontale dans les yeux.

La lumière dès le « pot au noir »

Une première halte au château d’Ouchy permit de relaxer certains fessiers endoloris; deux heures sans décoller les fesses d’une selle, ça laisse des séquelles aux moins aguerris. Déjà des premiers abandons ; rien de grave, les voitures d’accompagnement sont là. A l’assaut du Lavaux, Montreux se profile déjà, nous offrant la holà de ses night clubbers en quête d’after. La température est douce ; certains roulent en court et le resteront jusqu’au bout.

Une seconde halte et un ravitaillement suivront à la Porte du Scex avec encore quelques abandons chez les bikers chez qui les limites sont atteintes. On ne s’éternisera pas trop. L’air des monts est proche et la température est fraîche à ce carrefour des courants, véritable « pot au noir » des cyclistes.

A ce moment clé pour l’effort correspond celui de l’éveil à une nouvelle journée. La luminosité se fait rapidement croissante, découpant les alpes vaudoises dans un skyline certes familier mais rassurant et vivifiant. La direction du Bouveret, c’est un peu comme lorsque l’on bascule au sommet d’un col, ça sent le retour.

Malgré l’engagement du début, Evian, puis Thonon marqueront l’éclatement du groupe sous les velléités des routiers qui en profiteront pour faire monter la moyenne. Si le chapelet du début s’est brisé, il se reformera autour d’un café chaud et d’un petit déjeuner, révélant les visages des uns et des autres. Damien ton pari est gagné, bikers et routiers te reviendront pour une seconde édition.

Pour en savoir plus ...
Le vélosophe (Damien Bisetti)

lundi 29 juin 2009

Nyon : Championnats Suisses sur route 2009


Après la victoire et le titre pour Nicolas Schnyder dans le CLM de mercredi chez les U23, les ambitions genevoises de podium reposaient sur les épaules des Juniors et des Master.


Samedi, le Master Damien Grauser rééditait avec brio sa performance de l’an passé pour obtenir une 3ème place. En tentant de sortir du groupe de six aux 500m, il se faisait remonter peu avant la ligne. Samedi encore, chez les U23, la bonne surprise est venue d’ailleurs avec la seconde place du neuchâtelois et VTTiste Nicolas Lüthi, fils de Georges, qui avouait ne jamais courir sur la route, ou alors si peu. Mickael Jolti (PEV) et Nicolas Schnyder faisaient peloton.

Dimanche, les Juniors courraient en levé de rideau des élites. Les favoris n’ayant réussi à imposer leur course, c’est un duo qui se présentait sur la ligne. Malgré une tentative dans la dernière ascension, puis sur les dix derniers kilomètres, Loïc Hugentobler ne parvenait pas à boucher le trou. Repris au kilomètre par le peloton, il termine au sein de celui-ci. Le peloton allait se battre pour la 3ème place et Gregory Hugentobler échoue de peu et termine finalement 5ème. Chez les Elites, très belle prestation de Andreas Anderegg. Très déçu par son résultat dans le CLM de mercredi, Andreas se réhabilite totalement en terminant en excellente compagnie dans le second groupe. Fabien Wolf se voit contraint d'abandonner, manquant de force pour avoir omis de s'alimenter suffisamment alors qu'il figurait dans le groupe de tête.

Hommes U23 (8 tours/131.2 km, moy. 41.73 km/h) : 1. Silvan Dillier (Atlas-Romer's Hausbächerei/Schneisingen) 3 h 08'36 (41,730 km/h). 2. Nicolas Lüthi (CC Litoral). 3. Daniel Henggler (Nazionale Elettronica New Slot-Hadimec). Puis 40. Mickael Jolti (PEV). 43. Loic Perizzolo (VC Orbe), 44. Tristan Marguet (Team Cycling Sport). 46. Nicolas Schnyder (VC Lancy/Chambéry Cyclisme Formation).

Hommes Masters (5 tours/82.0 km, moy. 39.92 km/h) : 1. Michael Themann (Maler Meier/Sporthaus Ponzio). 2. Marco Jaisli (RV Höngg). 3. Damien Grauser (PEV). Puis 12. Thomas Maxwell. 14. Florian Grauser (PEV). 20. Eric Berset (PEV). 28. Pierre-Yves Martin (PEV). 30. Philippe Honegger (PEV). 35. Jean-Marc Gardiol (PEV).

Féminines FA/FB (6 tours/98.4 km, moy. 34.01 km/h) : 1. Jennifer Hohl (Bigla Cycling Team). 2. Bettina Kuhn (Bigla Cycling Team). 3. Andrea Wolfer (Team bike-import.ch).

Homme Juniors (7 tours/114.8 km, moy. 38.82 km/h) : 1. Micha Eglin (). 2. Adrien Chenaux (VC Fribourg). 3. Ramon Bechter (RMV Schleitheim). Puis. 5. Gregory Hugentobler (VC Lancy). 20. Loic Hugentobler. Abd. Jonathan Menetrey (VC Lancy).

Elites/Pro (11 tours/180 km, moy. 43.05 km/h) : 1. Fabian Cancellara (Team Saxo Bank). 2. Mathias Frank (BMC Racing Team). 3. Thomas Frei (BMC Racing Team). Puis 19. Andreas Anderegg (PEV/Charvieu-Chavanieux). Abd. Fabien Wolf (Atlas-Romer's Hausbächerei).

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vendredi 26 juin 2009

BMC et Hublot présentent leur "black pearl"


Aux yeux de ses créateurs, il représente la convergence de la technologie, de la performance et du design. Présenté ce jeudi à un public de partenaires dans les salon de l'entreprise Hublot à Nyon, ce vélo "All Black, Special Edition" sera fabriqué à 30 exemplaires.

People et charité sous les lumières du Tour

C'est du 100% pur noir, façon laque de piano. Andy Rihs (BMC) et Jean-Claude Biver (Hublot) entendent faire briller cet objet noir de désirs sous les feux de la rampe. L'événement public aura lieu le 3 juillet prochain, au pied du rocher de Monaco, à la veille du départ du Tour. Il s'agit d'un critérium de charité auquel participeront Eddy Merckx, Tony Rominger, Richard Virenque, Laurent Jalabert et Pedro Delgado.

Photo : www.bmc-racing.com

jeudi 25 juin 2009

Champ Suisses CLM : Nicolas Schnyder dominateur chez les U23


Lorsqu'il coupa la ligne de chronométrage, Max Weber, speaker de l'événement lâcha au public présent que le chrono réalisé par le meilleur espoir genevois serait difficile à battre. Il ne se trompait pas. A peine redescendu du podium, ceint d'un maillot rouge frappé d'un grande croix blanche qui tranchait sur son cuissard blanc-bleu, le nouveau champion suisse chez les U23 fut immédiatement pris d'assaut par la presse et les photographes. 

Répondant au questions calmement, racontant sa façon de gérer l'effort solitaire imposé par ces 18 km, Nicolas Schnyder ne semblait pas perturbé plus que cela par cette ample victoire acquise à près de 46 km/h de moyenne, repoussant tous ses adversaires à 47 secondes et plus. Il terminera les entretiens en avouant que pour la course en ligne il ne disposera d'aucun soutient. Le genevois du Chambéry Cyclisme Formation assure néanmoins qu'il donnera le meilleur de lui même, on le croit.

Plus tard, entouré pas ses proches, son jeune frère était carrément accroché à son vélo, Nicolas continuait à partager son bonheur sous les rayons d'un soleil ragaillardi. A 22 ans, rien de meilleur ne pouvait lui arriver.

Résumé des résultats

Chez les Juniors, la victoire revient à Lucas Muller (VC Steinmaur) qui devance Gaël Suter (VC Montreux) pour une poussière de temps (6/10e). Les deux genevois Gregory et Loïc Hugentobler terminent respectivement 8e et 13e à 36’’ et 1’28’’.

Chez les féminines, la reine de la discipline s’est certes imposée, mais de peu. Karin Thurig, 37 ans, dont on rappellera ici qu’elle fut 3ème du chrono de Pekin l’an passé, a laissé ses deux plus proches adversaires, Patricia Schwager et Pascale Schnider, toutes deux du Cervélo Test Team à 10 et 36’’. La meilleur romande, Valérie Hoffstetter, termine 11ème.


Amateurs élites et amateurs étaient regroupés dans un même classement. Nos deux élites expatriés, Nicolas Fischer (VC Annemasse) termine 3ème avec un podium à la clé et Andreas Anderegg (Charvieu-Chavanieux) 6ème. Andreas boudait son plaisir, déçu de n'avoir pu renouveler sa performance de l'an passé. La PEV présentait 3 amateurs, Gregory Ornon obtenant un temps proche de ceux des élites.

Les élites pros étaient les derniers à s’élancer. C’est au tessinois Rubens Bertogliati (Diquigiovanni-Androni) que revint le dernier mot. Battant de 2.5’’ le meilleur temps du jeune et très prometteur Mathias Frank (BMC Racing Team) dont le talent éclate au grand jour (meilleur suisse au TdR, excellent lors du Dauphiné) y compris dans une discipline qui n’est forcément là où on l’attend. Thomas Frei (BMC Racing Team), complète le podium.

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Photo : BikeInLove

lundi 22 juin 2009

Aigle : Greg Hugentobler, Champion Suisse Juniors 09 sur piste


En prélude des championnats suisses sur route qui auront lieu ce week-end à Nyon, les meilleurs Juniors suisses se retrouvaient sur l'anneau de la piste d'Aigle pour disputer les championnats suisses sur piste.

A ce petit jeu, les romands ont été excellents et le meilleur d'entre-eux a été le Meyrinois du VC Lancy Gregory Hugentobler, remportant 3 des 4 épreuves, cédant à son second le zurichois Jan Keller, la seule course aux points. Gaël Suter, de Montreux, termine à la 3ème place avec le même nombre de points que Loïc Hugentobler, frère de Gregory.

La patte de Daniel Gisiger

Entraîné dans la mouvance positive crée par notre sélectionneur et entraîneur national Daniel Gisiger, la quasi totalité des Juniors présents sont actuellement sous sa tutelle avec pour chacun d'entre-eux des ambitions à long terme. Ce dernier pourra encore les voir à l'œuvre lors des championnats suisses sur route de ce week-end à Nyon.


Classement complet Juniors (U19) : 1. Gregory HUGENTOBLER (VC Lancy, Meyrin) 5 pts. 2. Jan KELLER (RV Wetzikon Team Hobi Bau, Hinterwegg) 7 pts. 3. Gaël SUTER (VC Montreux, Villeneuve) 17 pts. 4. Loïc HUGENTOBLER (VC Lancy, Meyrin) 17 pts. 5. Joël PETER (RMV Cham Hagendorn, Oberwil) 20 pts. 6. Lukas JAUN (RRC Maggligen, Lengnau) 24 pts. 7. Lukas MÜLLER (VC Steinmaur, Steinmaur) 27 pts. 8. Raphael NEF (VC Fischingen, Thundorf) 29 pts. 9. Remo BAERLOCHER (RBT Glarnerland, Niederumen), 36 pts. 10. Arnaud LINDER (VC Montreux, Aubonne) 38 pts.

Classement complet Féminines (toutes cat.) : 1. Andrea WOLFER (Elgg/Team Bike-Import, Elgg), 4 pts. 2. Monia TURIN (Echallens/Giant Women Cycling, Goumoens), 13 pts. 3. Rita IMSTEPF (Velo Visp, Laden), 14 pts. 4. Jessica SCHNEEBERGER (Bike-import.ch, Wichtrach), 16 pts. 5. Nadège MATTHEY (Zeta / Giant Women Cycling, Les Bayards), 23 pts. 6. Noemie MARGUET (Roue libre, Monthey), 25 pts. 7. Valentine GROB (Cyclophile Aigle/Giant Women Cycling, Aigle), 26 pts. 8. Corinne OVERNEY (Mountain Bike/Giant Women Cycling, Hauteville), 27 pts. 9. Esther GENIN (Pédalle Bulloise/Giant Women Cycling, Bulle), 32 pts.


dimanche 21 juin 2009

En savoir un peu plus sur la VAM (bis)


En référence à notre chronique publiée le 4 janvier, l’un des lecteurs de BikeInLove, qui se reconnaîtra sous le pseudonyme de THM et que je remercie, me signale à juste titre et exemples à l’appui, que la VAM (vitesse ascensionnelle moyenne, exprimée en mètres/heure) varie en fonction du pourcentage, ce qui est tout à fait exact.

Explication : la VAM la plus grande est obtenue lorsque la pente est plus raide parce dans ce cas, la vitesse du cycliste est réduite et donc la perte de VAM liée aux forces aérodynamiques sont réduites d’autant. On étaiera ceci par la reprise de l’exemple de Joux-Plane avec deux exemples complémentaires, l’un moins pentu (Le Tourmalet) et l’autre plus pentu (le Mortirolo).

Les exemples ci-dessous sont donnés pour un cycliste entraîné de niveau moyen supérieur d’une puissance soutenue évaluée à 250 W correspondant à une VO2Max ne dépassant pas les 50. Pour compléter, son poids est de 75 kg, vélo et équipement compris. NDLR: Tout rapprochement avec un cycliste existant étant fortuit.

C'est la VAM que je préfère ...

Prenons le Col de Joux-Plane, notre référence dans notre première chronique. Distance 11.7 km et 990m de dénivelé, soit une pente moyenne de 8.5%. Le temps d’ascension de 54min. Dans cet exemple, la VAM est de 1’100 m/h. La vitesse moyenne de 13.0 km/h. Dans ce cas, des 256 W e la puissance requise pour cet exercice, 88%, soit 225 W seront dévolus à la compensation de la gravité.

Prenons un second exemple dont la pente moyenne est inférieure au premier cas, comme le Tourmalet (depuis Sainte-Marie de Campan). Distance 17.4 km pour 1'287 m de dénivelé, soit 7.4% de pente moyenne. Pour le même cycliste son temps sera de 1h 12min et sa vitesse moyenne de 14.5 km/h. Dans ce second exemple, la VAM sera de 1'073 m/h, donc inférieure au premier exemple. Dans ce cas, seul 85% de sa puissance sont dévolu à la compensation de la gravité.

Inversement, prenons un exemple dont la pente moyenne est supérieure, comme le Mortirolo (au sud de Bormio). Distance 12.4 km pour 1'300 m de dénivelé, soit 10.5% de pente moyenne. Toujours pour ce même cycliste le temps sera de 1h 8min 15sec et sa vitesse moyenne de 10.9 km/h. Dans ce troisième exemple, la VAM sera de 1'143 m/h, donc supérieure au premier exemple. Dans ce cas, 91% de sa puissance sont utilisé pour la seule compensation de la gravité.

La VAM des grimpeurs en question

Deux remarques encore. On voit dans ces exemples que même si la VAM peut varier d’une ascension à l’autre elle reste très proche tans que la pente reste égale ou supérieure à 6%. En dessous, la vitesse augmentant, la part de résistance à l’air devient supérieure à 20% et donc significative, ce qui fait perdre autant de VAM. La seconde remarque porte sur des valeurs de VAM proches de 1'800 m/h qui ont été enregistrées lors des Tour d’Italie ou de France. On notera qu’elles ont été réalisées part une infime partie du peloton et dans des montées de très fort pourcentage, étayant nos exemples ci-dessus. Comme toujours, il existe des contre-exemples, comme cette performance de Marco Pantani lors du Tour 98 et la montée du Plateau de Beille. La VAM enregistrée a été supérieure à 1'800 m/h malgré une pente moyenne inférieure à 8%. 


lundi 15 juin 2009

Un titre à reconquérir ou une si longue attente


A moins de deux semaines des Championnats suisses sur route qui se dérouleront à Nyon, un aperçu sur le palmarès des élites nous fait découvrir que le dernier genevois à s’être illustrer dans un tel championnat fut Serge Demierre, en 1983.

Le Tour des jeunes comme tour de lancement

C’est sans trop savoir ce qui l’attendait que Serge donne ses premiers coups de pédales au Tour des Jeunes à l’âge de 13 ans. Née de la cuisse de Jean-Pierre Burtin, cette école de cyclisme est certainement la plus vénérable de nos institutions sportives, toujours actuelle. Dès lors, le vélo ne le quitte plus. Certes, il passe ses classes de cadets et juniors sans casser la baraque. Néanmoins, l’occasion de franchir une marche s’offre à lui par une sélection nationale chez les juniors qui débouche dans une première victoire internationale au Luxembourg. Un victoire dans le Tour du Pays de Vaud 1974. Le coup d’accélérateur est donné, Serge Demierre remporte sa première tunique à croix blanche chez les amateurs en 1976.

Cinq ans pour s’affirmer

Serge démarre sa carrière professionnelle à 21 ans déjà sous les couleurs « bianco-celeste » de l’équipe Bianchi, celle où règne encore Felice Gimondi. Un apprentissage difficile, sans lendemains. S’en suivra un détour par les Pays-Bas et un retour en Italie. Le vrai départ a lieu en 1980 où il entre chez Cilo-Aufina (sous la direction d’Auguste Girard) aux côtés des Mutter, Schmutz, Gisiger (avec lequel il remporte le Baracchi en 1981), Grezet, Breu et Glaus. A l’énoncé de tant de talents, rien qu’au sein d’une seule équipe, on perçoit mieux que ces années 80 ont été le creuset du deuxième âge d’or du cyclisme suisse, celles des années 90 après les années 50.

1983, sa meilleure année

Vainqueur en 1983 du Championnat Suisse, de la 4ème étape du Tour de France, Roubaix-Le Havre et de la seconde étape du Tour de Romandie. Dans le top dix du Tour Méditerranéen (5ème), du GP de Zurich, de Milan-Turin et de Tirreno-Adriatico. Porteur du maillot de champion suisse, il mis un point d’honneur à gagner une étape du Tour 83. Ce fut fait lors de la très longue étape Roubaix-Le Havre. Serge réussi à fausser compagnie au peloton dans les 30 derniers kilomètres pour terminer avec 4 minutes d’avance ! Pendant ces années 81, 82, 83 la place de Serge Demierre au classement mondial se situe entre la 50 et 70ème place.

J’ai deux amours

Serge s’expatrie à nouveau en 1987 mais il n’est pas un mercenaire et c’est un nouvel échec auprès de l’équipe française Z. Retour en Suisse en 1988 dans l’équipe Weinmann-La Suisse, qui devient Helvetia–La Suisse l’année suivante. La nouvelle équipe, dirigée par Paul Koechli est plus cosmopolite. Cette équipe réunit Steve Bauer, Gilles Delion, Jean-Claude Leclercq en plus des Pascal Richard, Mauro Gianetti, Laurent Dufaux et Beat Zberg. Période enrichissante, Serge ne tarit pas d'éloges envers celui qui est à ses yeux le meilleur directeur sportif, une situation qu'il aurait volontiers aimer trouver quelques années plus tôt.

Une reconversion toute tracée

Dans ces années 90, le peloton roule de plus en plus vite. Serge en convient. Paul Koechli lui propose un poste à la direction sportive de l'équipe; il accepte, temporairement. A ce rôle, il préfère démarrer son commerce de vélo. Cette époque coïncide avec le démarrage de l’équipe Post Swiss Team. Dirigée par J-J Loup puis Kurt Bürgi dans laquelle Serge Demierre, contacté, viendra succéder à Jacques Michaux au poste de directeur sportif. Une aventure qui se terminera en fin 2001. Année marquant les débuts de Phonak et la fin de l'aventure du Post Swiss Team.

Aujourd’hui à 53 ans, Serge Demierre assure la totalité de ses activités de vélociste. On le croit volontiers lorsque il se laisse aller à dire : C'est beau le vélo ! Chapeau Serge.

dimanche 14 juin 2009

Plus je pédale moins vite, moins je vais plus vite !


Proverbe hautement logique qui vous a certainement été adressé par l’un de vos proches dans vos jeunes années dont le seul désir était de phosphorer vos méninges. Si tant est qu’une telle prédiction ne soit contestée que par le miracle du dérailleur, elle n’en demeure pas moins vraie dans l’esprit des concepteurs des vélos électriques.

Bien que règlementé (puissance limitée à 250 W, arrêt du moteur au delà de 25km/h, lors des freinages ou lorsque l’on arrête de pédaler), le champ d’application des principes de l’assistance au vélo par un moteur électrique est suffisamment vaste pour être décliné sous différentes formes. Les bureaux d’études qui ont planché sur le sujet ont profité de cet espace de liberté pour développer des concepts différents avec des résultats qui le sont tout autant. Il est vrai que l’utilisation qui est faite des capteurs, moteurs, batteries et enfin du cerveau de cet ensemble, que l’on nommera contrôleur (ou calculateur), permet de répondre à autant de solutions que la demande l’exige.

On ne s’en tiendra ici uniquement à l’élément le plus intéressant, souvent mal perçu du grand public, mais tellement important dans l’idée qu'un cycliste doit se faire d’un vélo muni d’une assistance.

Deux approches opposées

Le système le plus simple et le plus répandu, se propose de vous assister sur le seul critère de la vitesse de rotation des pédales avec une assistance en proportion. Des capteurs magnétiques placés à proximité de l’axe de pédalier analysent la fréquence de pédalage et envoient cette information au calculateur qui dictera la puissance du moteur électrique. En d’autres termes, plus vous tournez vite les jambes, plus on vous assistera. C’est d’ailleurs ce que recommandent les fabricants de ce type d’assistance, pour moduler la vitesse, il suffit de changer de rapport. C'est vous en conviendrez un raisonnement quelque peu simpliste, voire absurde, d’autant que l’assistance au démarrage est nulle ou presque, à moins de jouer avec le dérailleur.

Le meilleur système est celui dont l’assistance accompagne l’effort du cycliste. Pour cela, des capteurs mesurent l’effort produit ainsi que la vitesse du vélo. A faible vitesse (inférieure à 15 km/h) l’assistance est totalement proportionnelle à l’effort fourni par le cycliste et sera au maximum, généralement, égale à l’effort humain (ratio 1:1). Au delà, de cette vitesse l’assistance se réduira progressivement pour devenir nulle au delà des 25 km/h prescrits. Ce système est de loin le plus intelligent (mais aussi le plus couteux) car il fait appel à un système analysant en continu le couple de pédalage par des capteurs situés dans l’axe de pédalier, ou mieux encore dans la moyeux du moteur. Conséquence, plus on met de force sur les pédales, plus on indique au calculateur que l’on demande de l’assistance. Certains constructeurs ont prévu de pourvoir moduler l’assistance au gré de la volonté du cycliste par une commande placée sur le guidon allant d'une assistance faible jusqu’au doublement de son propre effort.

Une aide au facteur

Enfin, dans ce dernier principe d’assistance, on notera que certains systèmes vont jusqu’à compenser la perte de rendement du pédalage lors des points morts hauts et bas en « lissant » l’assistance. Un effort que l’on qualifiera de « pédagogique », chacun sachant que pédaler rond n’est pas à la portée de tout cyclophile.


Photo ci dessus : Montage personnalisé d'un kit de 250W (photo BikeInLove).

dimanche 7 juin 2009

Tour du Pays de Vaud : Nathan Brown, USA et la Suisse s'imposent


La sélection nationale suisse s’impose au classement par équipe du 41ème TPV. La victoire au classement général final revient à l’américain Nathan Brown, 17 ans, vainqueur du prologue et 3ème de la difficile montée vers Corbeyrier au terme de la deuxième demi-étape. Excellent sur les 3 jours, le fribourgeois Adrien Chenaux termine au pied du podium final.

Le Tour du Pays de Vaud, plus connus sous son abréviation TPV, vient de se terminer. Cette épreuve, inscrite au calendrier UCI Mondial Junior, voyait la participation d’équipes nationales suisse et étrangères. Des équipes régionales suisses (Suisse Romande, Suisse Nord-Ouest) et étrangères étaient également présentes auxquelles s’ajoutait l’équipe du Centre Mondial du Cyclisme.

Au classement par équipes (addition des trois meilleurs temps individuels de chaque équipe à chaque étape), c’est l’équipe Suisse qui l’emporte. L’équipe Suisse était représentée par Adrien Chenaux, Lukas Jaun, Jan Keller, Joël Peter et le Genevois Gregory Hugentobler. Ils devancent les Etats Unis et la Hollande.

Les deux frères Hugentobler, seuls Genevois sélectionnés, terminent respectivement 41ème et 52ème. Victime d’une chute dans contre la montre qui lui fit perdre près d’une minutes, Gregory se consolera avec la première place au classement par équipes. Loïc, obtient le meilleur classement au sein de l’équipe Suisse Romande.

Au classement final, Nathan Brown s’impose avec 40’’ d’avance sur le danois Christian Mathiesen et 47’’ sur le hollandais Jelle Lugten.

Pour en savoir plus ...
Classements et détails Site de l'ACCV

lundi 1 juin 2009

Zoom sur l’homme-machine


A observer certaines images que les transmissions télévisées peuvent transporter sur nos petits et maintenant grands écrans, il faut s’en réjouir. Par leur qualité, celles du dernier Giro ont illuminé notre regard et, pour nombre d’entre nous, marqué nos rétines pour un certain temps.

Hommage aux cadreurs

Par leur regard avisé, les cadreurs (c’est comme ça qu’on les appelle) et la réalisation ont su capter des scènes de pure magie et par delà de grands moments d’émotion. L’ascension du Vésuve lors du final de l’antépénultième étape fut de ce point de vue (si j’ose dire) un modèle de chef d’œuvre télévisuel. A commencer par ces vues croisées saisissant la tension extrême chez les hommes au sein d’un peloton comme pris de convulsions à l’approche d’un moment hautement crucial. Alternant gros plans et vues d’ensemble, cette opéra pouvait, sous nos yeux, délivrer sa dramaturgie en direct avec en toile de fond, la baie de Naples et son célèbre volcan, pour un dernier acte sous l’œil des Titans.

Créature Homérique

Qu’on se le dise, nous ne sommes pas dans le cas d’un homme posé sur sa machine, mais bien d’un homme faisant corps avec elle pour une fusion intemporelle et certainement indépassable. Toute la magie provenant de la force humaine décuplée par la machine.

Dans son « Iliade », les géniteurs de la bicyclette n’ont jamais caché leur ambition et l’objectif à atteindre. Qu’une fois enfourchée, leur progéniture permette à l’homme de dépasser la vitesse du cheval au gallot, étalon en matière de vitesse domestiquée. Le vélo pour prolongation de l’homme.

Est-ce là la projection d’un fantasme mais lorsqu’il est pratiqué à ce niveau de perfection, comme nous l’ont montré les récentes images du Giro, le cycliste véhicule l’image d’un centaure moderne. Non pas de demi-créatures mais d’une créature supérieure, celle formée du couple homme-machine le plus abouti et osons le dire, de la machine humaine parfaite.

Un œil averti en vaut la peine

Pour preuve, on ne trompe un œil averti, au moindre dérèglement, l’on s’en aperçoit immédiatement, avec comme conséquence, la perte inévitable de rendement. L’œil averti et critique verra aussi que le positionnement de certains est encore perfectible. Mais lorsque la perfection est au rendez-vous, le souffle de l’effort joint à l’esthétique du mouvement, la machine humaine produit ce qu’elle a de plus beau. Le cyclisme est centenaire, certes, mais il a assurément de beaux jours devant lui.