samedi 14 mai 2011

Portrait : Jacques Friedli, Junior 2e année



Jacques Friedli est d’un abord facile. S’il n’est pas le bout en train que son âge pourrait laisser supposer, il n'en est pas moins d’humeur constante et souriante. Venu au cyclisme par conviction et décision personnelle, Jacques est conscient de la particularité de son parcours.
Du football qui a bercé pendant plusieurs années sa jeunesse sportive, accumulant de fréquentes déceptions et les inévitables blessures, dont une plus sérieuse, il n’en retire pas les meilleurs souvenirs.
Jacques se sent plus à l’aise dans le costume du cyclisme, mieux taillé à son profil. Le cyclisme, Jacques a appris à le connaître. Même si l’on n’est pas un individualiste forcené, le cyclisme vous apprend à le devenir ou tout au moins à acquérir l’indépendance nécessaire pour avancer dans ce sport. Mais cela ne le contrarie pas plus que cela. Ce sport lui apporte au contraire l’envie de se battre seul sans obligatoirement dépendre des autres et lui procure des satisfactions qu’il estime à leurs justes valeurs, surtout en cette seconde année chez les Juniors. Fort d’une année d’apprentissage, où il subira la course plutôt que de la vivre, il prend désormais un plaisir nouveau à pouvoir se mêler à la lutte parmi les meilleurs juniors du pays.

Dernier vainqueur du test du Kilomètre
Auteur du meilleur temps national sur le « Test du Kilomètre » l’an passé (le fameux kilomètre détecteur de talent créé par Oscar Plattner dans les années 60), Jacques Friedli en garde un excellent souvenir d’autant qu’il restera le dernier vainqueur, la formule ayant depuis fait long feu (l’épreuve est désormais abandonnée). Si son temps de 1’15 en finale sur la piste du CMC à Aigle reste en deçà des meilleurs chronos juniors, il reste cependant le fait d'une très bonne performance pour un junior de première année.
Bien seul
Unique représentant genevois présent sur le circuit des courses Juniors de la saison 2011, Jacques Friedli n’en reste pas moins très assidu. Il a notamment disputé les cinq manches du trophée Franco-Suisse de ce début de saison qu’il termine à la 22e place.
Isolé, Jacques Friedli devient un cas presque unique, ou tout au moins rare. Cela ne l’offusque pas trop, conscient que le cyclisme n’attire plus beaucoup les jeunes et que peu de choses sont faites pour les attirer. A cet égard, il n’a pas davantage d’explications ou de solutions que ceux qui l’entourent, reconnaissant néanmoins que dans son club, le VC Lancy, l’école de cyclisme qui s’adresse aux 12-15 ans obtient un certain succès avec une très substantielle participation.
Une maturité en devenir
Rassuré sur sa condition actuelle par les premières courses de la saison, Jacques trouve aujourd’hui les récompenses de sa progression avec une sélection pour le prochain TPV (Tour du Pays de Vaud), épreuve internationale réservée aux meilleurs Juniors qui aura lieu du 26 au 29 mai.
En décidant de s'immerger presque totalement dans le cyclisme (son violon d'Ingres s'appelle le cor qu'il pratique dans une formation orchestrale genevoise) au prix d’un travail important consacré à l’entrainement, Jacques observe avec recul et objectivité jusqu’où « il pourra aller ». Cette curiosité est certainement le meilleur atout pour ne pas se bruler les ailes. A cet égard, Jacques reconnaît que les conseils personnalisés prodigués par les responsables du centre genevois Personal Trainer dirigé par Frédéric Gazeau, lui sont utiles, notamment en ce qui concerne sa propre perception de ses moyens et de son potentiel.
Attiré par les prochaines étapes et même si sa progression n’est pas aussi rapide que certains le souhaiteraient, Jacques Friedli reste confiant et n'hésite pas à se projeter dans la catégorie Amateurs, ce sera pour 2012.
Si Jacques l’a dit. C'est tout le mal qu'on lui souhaite !

Photo (bikeinlove) : Jacques Friedli, concentré, à quelques minutes du départ du GP de Fully, le 3 avril 2011.

dimanche 8 mai 2011

Le formidable destin de Molly


Comédienne, metteur en scène et auteur, Geneviève Damas a écrit « Molly à vélo » en 2002. Long monologue qui depuis a reçu les faveurs de public et qui a été mis en scène à plusieurs reprises, « Molly à vélo » retrace le destin d’une jeune adolescente qui croit au bonheur par dessus tout. La version présentée en Romandie est mise en scène par Yann Mercanton (l’Odieuse compagnie) avec Valérie Bovet dans le rôle de Molly.

Tout en simplicité mais chargée d’émotions, la pièce de « Molly à vélo » est une ode au courage et à la persévérance. Relatant la vie d’une jeune fille tournant le dos à une vie toute tracée par des parents sans ambitions pour elle, qui saura trouver le salut au gré des opportunités qu’elle sollicitera autant qu’elle déclenchera avec pour finalité la perspective de devenir championne cycliste, ce qu’elle deviendra.

En cuissard et ceint du maillot arc-en-ciel, Valérie Bovet nous fait visiter tous les sentiments que Molly vit dans son quotidien et dans ses aspirations. Des petits boulots, parfois humiliants, pour payer ses études à la réussite sportive qui lui apportera la reconnaissance par les siens, le tout dans un rythme soutenu, parfois à couper le souffle, alternant le rire aux larmes quand le mauvais sort s'acharne jusqu'à la perte de sa seule amie d'enfance.

« Molly à vélo » est incontestablement une belle réussite. Sans vélo mais aidée d’accessoires symboliques extraits puis aussi vite rangés dans des blocs qui s’assemblent au gré des situations, la mise en scène trouve dans cette mécanique aux dimensions humaines l'équilibre et le complément d’âme qui vous fait prendre un grand bol d'air rafraichissant.


Informations complémentaires: www.lodieusecompagnie.com/mollyavelo/mollyavelo.html