mardi 24 septembre 2013

Mais où sont les hommes d'honneur ?

Si l'élection du prochain président de l'UCI a mis le bazar dans le comité directeur de notre fédération suisse de cyclisme, c'est certainement dû au peu de respect que se portent mutuellement les membres et guère plus envers ceux qui les ont élu.

Aussi abracadabrante qu'elle soit, ou qu'elle fut, cette histoire causera du tord et affaiblira notre fédération qui n'avait pas besoin de ce sale coup. Parti d'un soutien équivoque autant que maladroit, le comité directeur s'est retrouvé durant l'été dans la ligne de mire de tous ceux qui veulent la peau de Pat McQuaid, au point que la belle unanimité du mois de mai a volé en éclat sous les coups de boutoirs d'adversaires aussi coriaces qu'influents, avec le résultat que l'on sait.

Perçu comme légitime de l'intérieur, cette décision permettait à Pat McQuaid de se représenter pour un troisième mandat alors qu'il avait été lâché par sa propre fédération. Pour ma part, je trouve qu'il fallait beaucoup de naïveté pour penser que mettre le doigt dans un tel engrenage n'aurait pas pour conséquence de se faire happer le bras et le corps ensuite. Plus que controversé, Pat McQuaid possède trop de détracteurs pour qu'il en soit autrement.

Aujourd'hui, vexés, fâchés et plus encore par les retournements de situations et la façon antidémocratique dont une partie du comité directeur s'est comporté pour réussir à faire annuler une décision à l'origine unanime, le président puis deux membres, romands aussi, ont préféré quitter le navire.

L'élection à la tête de l'UCI est pour dans quelques jours et les supporters du président sortant sont devenus ô combien rares, la totalité du monde occidental s'étant clairement positionnée en faveur de son adversaire le britannique Brian Cookson. Dans ce contexte, le soutien de notre comité eut paru quelque peu insolite, doux euphémisme.

La révolution mange ses enfants, dit-on. Il est vraisemblable que le dopage auquel le cyclisme doit faire face emporte celui qui n'a pas réussi à faire la révolution du cyclisme. Puisse son successeur y parvenir.

dimanche 7 juillet 2013

Pourquoi se mettre la tête dans le sable ?

L'hystérie qui s'est emparé de certains suite à la révélation d'information issues du rapport de la commission sénatoriale française sur le dopage quelques jours avant le Tour de France au point d'utiliser les réseaux sociaux pour monter aux barricades et inciter au boycott du quotidien phare du paysage sportif français, prend parfois une tournure pathétique.

Il y a longtemps que l'Equipe n'en fait qu'à sa tête. Une situation facilitée par sa position de monopole. Il est également vrai que le cyclisme n'est pas (n'est plus) traité par ce quotidien comme un sport majeur - alors qu'il l'est. La seule exception est le Tour - ou plutôt les courses organisées ou sous le contrôle du groupe ASO. Et pour cause, puisque celui-ci est dans le giron du groupe ASO.

Pour ma part, fidèle lecteur durant plusieurs décennies, j'ai également jeté l'éponge en l'ignorant purement et simplement à de rares exceptions. Si l'Equipe a été un grand quotidien sous la plume d'illustres reporters et journalistes, je ne citerai que ces trois là, Pierre Chany, Philippe Brunel ou encore Pierre Ballester, elle ne l'est plus aujourd'hui. Cela dit, c'est donc un faux procès qui est fait au journal. Les révélations de l'Equipe auraient de toute façon été faites à un moment ou à un autre dans la foulée des travaux de la commission parlementaire.

Maintenant, c'est un peu le paradoxe de cette histoire, il faut savoir que les journalistes de l'Equipe ont été priés (dixit la direction) de mettre en veilleuse tout sujet sur le dopage pouvant porter préjudice au Tour, sujet brulant lorsqu'il a été question du retour d'Armstrong en 2009. Pour s'en convaincre, il n'y a qu'à le demander à ceux qui connaissent le sujet et pour tous les autres, il y a ou les déclarations et le livre de David Garcia ("La face cachée de l'Equipe"). Si sur le plan éthique on peut s'étonner d'une telle censure, sur le plan économique on peut le comprendre car pour rappel, le Tour est la "vache à lait du groupe ASO" (la citation n'est pas de moi).

Dans ce contexte de consanguinité entre ceux qui font de l'information et ceux qui défendent le Tour, il ne doit pas toujours faire bon être journaliste à l'Equipe. Certains doivent s'étrangler quand d'autres doivent faire le grand écart jusqu'à se déchirer le pantalon. D'ailleurs, les journalistes d'investigation sont devenus muets ou inexistants, même si Damien Ressiot, caution morale du cyclisme à l'Equipe à le droit à la tribune.

Où la défense de Laurent Jalabert est justifiable - et cela a été largement dit -, tout le peloton ou presque bénéficiait d'aides thérapeutiques. Mais attendons, il ne devrait pas être le seul. Cependant, à ceux qui crient à l'injustice, on leur rétorquera que d'autres ont payé et même très cher. Alors qu'il était émigré en Espagne, il continuait à bénéficier d'avantages que d'autres en France ou ailleurs ne disposaient plus dans les années dites du renouveau. 

Enfin, Laurent Jalabert avait tout loisir de dire la vérité lors de l'entretien qu'il a eut avec les responsables de la commission sénatoriale. Le meilleur dans tout cela, c'est que la nouvelle génération comprend que tout finit par ce savoir et que le pas vu pas pris n'est plus la règle en vigueur. A ménager la chèvre et le choux, on finit par se faire bouffer par le loup.

samedi 22 juin 2013

A la veille du 100e Tour de France...

A la veille du 100e Tour de France, la presse spécialisée reste sans voix, tout au moins guère digne d'intérêt. Regardez plutôt dans le bac d'à côté et courrez vite avant épuisement !

Après deux réussites, le 3e opus hors série de "Pédale!" (publié par "So Foot") est toujours aussi passionnant par son contenu aussi riche que non convenu. Des dossiers hautement documentés et sans concession : Culte et attachant.

L'Humanité publie un hors série exceptionnel racontant les "100 plus belles histoires du Tour de France". Une rare sélection d'histoires illustrées des meilleures archives en 144 pages au format géant : Fermez les écoutilles et sautez à pieds joints dedans pour un vol étourdissant.

Sous le titre "France Culture Papiers" on trouve un condensé d'émissions de la chaine radio éponyme. Le dernier "mook" (comprendre magazine/book) de ce trimestre d'été 2013 consacre plusieurs pages au romancier-journaliste et chroniqueur Antoine Blondin et son attachement au Tour de France : Quand passion rime avec poésie, des chroniques à lire et relire.