samedi 23 mai 2009

On parle beaucoup de Coppi en cette année, résumé...


Les années en neuf

Né en 1919, Fausto Coppi aurait 90 ans en septembre de cette année. Décédé le 2 janvier 1960 suite à une infection mal soignée. Les 50 ans de sa disparition en janvier prochain seront vraisemblablement l’objet d’hommages en Italie et ailleurs.

En 1939, Coppi a 20 ans et est un parfait inconnu. Il fait ses débuts professionnels et se fait remarquer lors du Tour du Piémont. Engagé dans l’équipe Legnano, celle de Bartali sur les conseils d’un certain Girardengo, le premier campionissimo et vainqueur du Giro en 1919.

En 1949, voilà 60 ans, il est le premier coureur à réaliser le doublé Tour d’Italie - Tour de France. Il récidivera une seconde fois en 1952.

Sa rivalité légendaire avec Bartali est souvent mise sur le devant de la scène à l’occasion du Giro. Pendant ces années d’après guerre, synonymes de reconstruction, y compris morale, tout les oppose et leurs rivalités passionnent l’Italie entière. Si on cite généralement Coppi comme un homme de l’après guerre, par opposition à son rival « il vecchio », on rappellera qu’il remporta son premier Giro en 1940 (interrompu entre 1941 à 1945). Inversement, Bartali gagnera encore après la guerre, le Giro en 1946 et le Tour en 1948.

En cette année du centenaire, la première édition eut lieu en 1909, les organisateurs du Giro nous remémorent l'un de ses plus grands exploits en proposant lors de la 10ème journée, l'étape Cuneo-Pinerelo. En 1949, Coppi remporte cette étape avec près de 12 minutes d’avance sur le duo Bartali-Magni après une échappée de près de 190 km. Cette étape faisait incursion en territoire français et franchissait les cols de Maddalena (col de Larche), Vars, Izoard, Montgenèvre et la montée de Sestrières (1).

Aujourd'hui, c’est sur le parcours de cette étape de légende, dans son Piémont natal, que se déroule la course populaire, la Granfondo au nom de son illustre champion.

En 1949, l’écrivain italien Dino Buzzati (Le désert des Tartares, 1940) est invité par le Corriere della Sera pour couvrir le Giro. Il y publie des chroniques quotidiennes. Il en résultera un livre, Le duel Coppi-Bartali (ce livre a été traduit et est disponible en français).

L’année suivante, en 1950 et en plein dans cet âge d’or du cyclisme, c’est un suisse, Hugo Koblet, qui sera le premier étranger à s’imposer et briser l'hégémonie italienne vielle de 40 ans.

C’est en 1959 que Fausto Angelo Coppi contracte pour la seconde fois la malaria (la première fois durant la guerre en Afrique du Nord). Il décède le 2 janvier 1960 à l’âge de 40 ans et entre dans le Panthéon du cyclisme avec près de 150 victoires, un palmarès inégalé à cette époque. Il est le premier à réaliser le doublé Giro-Tour et restera pour nombre d'entre-nous, le plus grand grimpeur de tous les temps (2).

Epilogue

Un uomo solo al comando, la sua maglia è bianco-celeste, il suo nome è Fausto Coppi” (Un homme seul aux commandes, son maillot est blanc et bleu, son nom est Fausto Coppi ». C’est ainsi que s’exprimait le chroniqueur sportif Mario Ferretti pendant l’étape Cuneo-Pinerolo, la dernière du Giro d’Italia 1949 (Tour d’Italie 1949). Aujourd’hui, le Campionissimo, grand rival de Gino Bartali juste après la guerre, a son musée à Castellania, à quelques kilomètres de Tortona, où il naquit en 1919. Coppi devient un mythe sportif intergénérationnel au cours des années 40-50, en Italie et en Europe, en remportant, la même année, le Giro d’Italia et le Tour de France. Sportif généreux, de la trempe des anciens, avec un cœur énorme – rappelons-nous l’épisode immortalisé par une photo où Coppi et Bartali s’échangèrent leur gourde pendant une montée – Coppi est encore très aimé, comme en témoignent les visiteurs de sa Maison à Castellania et les sportifs qui chaque année viennent lui rendre visite dans le Mausolée où il repose à côté de son frère Serse.
 (Casa di Fausto Coppi, Castellania).

(1) La 10ème étape du Giro 2009, Cuneo-Pinerelo a vu son parcours modifié, les autorités françaises n’ayant pas donné leur accord pour des raisons de sécurité routière. La course s'est totalement déroulée sur territoire italien.
(2) Le record de la montée de l’Alpe d’Huez, détenu pas Coppi pendant près de 40 ans, ne fut battu que lors du Tour 1989 (encore une année en neuf).

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