vendredi 8 mai 2009

Giro d'Italie : Une tragicomédie à taille humaine


Demain samedi, on joue Beaumarchais au Théâtre Palazzo Barbrigo Minotto. Le livret du Barbier de Séville a inspiré Rossini qui en a fait l’un des opéras les plus populaires du répertoire italien. A deux pas de là, sur la Piazza San Marco, sera donné le premier acte d’un spectacle devenu centenaire et qui pourrait fort ressembler à une comédie humaine, chère à Beaumarchais.

Il faut espérer que pour ce siècle d’existence, le Giro offre avant tout un spectacle sportif. Il n’empêche que la curiosité a été exacerbée ces derniers jours par des événements venus perturber la concentration habituelle d'un début de Tour. Il n'en fallait pas davantage pour que tous les regards soient désormais tournés vers l’Italie et son Giro centenaire.

A cette date anniversaire correspond également le retour de certains coureurs écartés pour ou contre leur volonté. Exclu dans les mois qui ont suivi sa victoire en 2006, Ivan Basso a préparé ce Giro comme jamais. Il rencontrera sur sa route un certain LA, dont la résurrection sportive passe par ce Giro qu'il a toujours boudé par le passé. Damiano Cunego, le petit prince de Vérone vainqueur en 2004, bien décidé d’en découdre sur ses terres face aux armadas étrangères, se voit obliger de trouver des alliances et pactiser (merci les épouses) avec son ex compagnon d’alors, Gilberto Simoni, en désamour depuis.

La curiosité risque de glisser également sur le terrain juridique ou extra sportif si les commanditaires de l’équipe kasakh ne trouvent pas une solution à leurs difficultés actuelles. Il est effectivement cocasse de découvrir que l’équipe annoncée comme la plus riche se trouve aujourd’hui fort démunie au point de se faire avertir par les autorités sportives pour manquement à leurs obligations.

Si, à l’exception d’Alberto Contador gardé en réservé pour un autre Tour, tous les récents vainqueurs du Giro, tous italiens, seront présents (Garzelli, Simoni, Cunego, Basso, Di Luca) cette année. C’est dire que l’on ne règne pas indéfiniment sur le Giro. A ce constat, on pourrait ajouter que celui qui remportera ce Giro n’est peut-être pas parmi les prétendants proclamés. Car il est certain qu'alliances et intrigues seront au rendez-vous d’un Tour d’Italie hautement convoité d’où sortira peut-être un surprenant vainqueur. Ces saveurs d’Italie ont le goût des tragédies humaines qui en font et construise la légende. Les comédies sont ainsi faites et on ne boudera pas notre plaisir d'y être.

Le Giro 2009 commence ce samedi par un contre-la-montre par équipes et se termine à Rome le dimanche 31 mai par un contre-la-montre individuel. Les 4e et 5e étapes se déroulent dans le Sud-Tyrol et se terminent en altitude, ce qui très tôt marquera la hiérarchie. D’autres étapes seront déterminantes comme le très long contre-la-montre entre Sestri Levante et Riomaggiore (60 km et 1'100 m de dénivelé) ainsi que les trois arrivées en montée de la troisième et dernière semaine avec l'ascension vers le Blockhaus à quatre jour de l'arrivée.

Quatre suisses au départ : Fabian Cancellara (Saxo Bank), Rubens Bertogliati (Diquigiovanni), Johann Tschopp (Bbox) et Steve Morabito (Astana).

Photo : Costante Girardengo, 1893-1978. Le premier "Campionissimo". 

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