mardi 30 juin 2009

« Nuit blanche » autour du Léman


Réunissant adeptes du pignon fixe et routiers pour une partie de manivelles commune autour du Lac, et cela de nuit, Damien Bisetti, organisateur de cette première Bike Lake Parade de nuit entendait faire respecter sa vélosophie.

Nous étions dans cette nuit noire du samedi 27 juin, un groupe des plus bigarrés devant la plage du Reposoir à ajuster éclairage d’appoint et enfiler chasubles, tous prêts à nous élancer pour une nuit blanche à vélo. En demandant aux routiers de veiller à la bonne cohérence du groupe, on se doutait que la partie ne serait pas facile pour ceux qui s’engageaient pour 170 km avec un guidon droit et l’obligation de pédaler avec un pignon fixe.

Un espace de liberté unique

Le groupe de « singlespeedeurs », dont une fille, faisait plutôt bonne figure, au grand étonnement et même une certaine admiration des routiers, qui donnaient le bon rythme et parfois de l’assistance dans les légères ascensions que le littoral vaudois impose à certains moments. L’ambiance est chaleureuse et curieusement, le manque de lumière n’est pas un problème. Les éclairages, aussi légers qu’ils sont font tout leurs effets. Les zones les plus sombres, entre Nyon et Rolle, me font l’impression d’un tunnel géant, et même d’une grotte lorsque mon voisin à qui j’adresse la parole me répond en me projetant la lumière de sa lampe frontale dans les yeux.

La lumière dès le « pot au noir »

Une première halte au château d’Ouchy permit de relaxer certains fessiers endoloris; deux heures sans décoller les fesses d’une selle, ça laisse des séquelles aux moins aguerris. Déjà des premiers abandons ; rien de grave, les voitures d’accompagnement sont là. A l’assaut du Lavaux, Montreux se profile déjà, nous offrant la holà de ses night clubbers en quête d’after. La température est douce ; certains roulent en court et le resteront jusqu’au bout.

Une seconde halte et un ravitaillement suivront à la Porte du Scex avec encore quelques abandons chez les bikers chez qui les limites sont atteintes. On ne s’éternisera pas trop. L’air des monts est proche et la température est fraîche à ce carrefour des courants, véritable « pot au noir » des cyclistes.

A ce moment clé pour l’effort correspond celui de l’éveil à une nouvelle journée. La luminosité se fait rapidement croissante, découpant les alpes vaudoises dans un skyline certes familier mais rassurant et vivifiant. La direction du Bouveret, c’est un peu comme lorsque l’on bascule au sommet d’un col, ça sent le retour.

Malgré l’engagement du début, Evian, puis Thonon marqueront l’éclatement du groupe sous les velléités des routiers qui en profiteront pour faire monter la moyenne. Si le chapelet du début s’est brisé, il se reformera autour d’un café chaud et d’un petit déjeuner, révélant les visages des uns et des autres. Damien ton pari est gagné, bikers et routiers te reviendront pour une seconde édition.

Pour en savoir plus ...
Le vélosophe (Damien Bisetti)

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