samedi 17 octobre 2009

Carlos Coelho : Gentleman Coureur


« Le football est un jeu qui se joue à onze mais à la fin ce sont toujours les Allemands qui gagnent ». Cette maxime, dont l’origine est anglaise, a symbolisé la domination du football allemand pendant plus de 20 ans.

L’automne cycliste se régale de gentlemen permettant généralement d’associer deux coureurs complémentaires dont la finalité n’est pas le résultat à tout prix compte tenu des différences d’âge ou de niveau. Pour d’autres, l’épreuve se transforme en un Baracchi (1) version locale. A ce petit jeu, certains s’en sortent mieux que d’autres.

Un tigre dans le moteur

Associé depuis un certain temps avec José Morim, Carlos Coelho collectionne les victoires dans la catégorie, quand ce n’est pas tout simplement le scratch comme lors du Défi Boscardin, où la paire Coelho-Morim s’est offert le scalp des professionnels Laslo Bodrogi-Alexander Usov, rien que ça.

Aux dires de ceux qui l’on connu chez les amateurs, Carlos est plus fort que jamais. Doté d’une morphologie privilégiant les épreuves de force, il en use et en abuse (j’en sais quelque chose pour avoir été son ombre dans quelques-unes des gentlemen). Plus fin, dans un style plus fluide, José Morim est un complément solide. Les deux faisant la paire la plus efficace du moment, faisant tomber quasiment tous les meilleurs chronos des tabelles. Seul, Carlos Coelho n’en demeure pas moins d’une redoutable efficacité. Lors du dernier chrono de Douvaine, il ne fut battu par que par un 1ère catégorie (Nicolas Roux, Evian Vélo) et par l’un des meilleurs seniors français (Stéphane Wiand, UC Gessienne).

L’union fait la force, dit-on

Installés à Genève depuis quelques années, après une parenthèse espagnole, Carlos et son épouse Silvia ont repris à leurs anciens propriétaires un commerce de cycles sis à la rue de Lyon. D’un shop de cycles ordinaire, le couple Coelho ont en fait en peu de temps une enseigne de référence à Genève mais pas uniquement, car désormais très fréquentée par une clientèle internationale.

Apprenant très vite, Carlos a vite compris que l’évolution de son commerce et la pratique de sa passion n’étaient pas en contradiction. D’autres vélocistes l’ont fait avant lui, c’est certain et même très bien, Carlos lui a tombé le 11 dents en multipliant les entraînements et les courses allant jusqu’à créer un championnat interne dont les résultats sont disponibles le soir même sur les pages du site internet qui leur est consacré. Le noyau, petit au départ, est désormais formé d’une vingtaine d’individus qui certes ne sont pas tous des purs coursiers mais qui, trop contents de trouver une structure à leur convenance, n’arrêtent pas d’en redemander. La suite... il ne reste à Carlos plus qu’à formaliser sa structure pour en faire un club officiel, mais là, c’est la voix officielle qui s’exprime.

Il apprend vite et écoute ses clients

Pour en être des leurs, je dois avouer que lorsqu’il ne porte pas le cuissard, le vélociste Carlos ne manque ni de bons conseils, ni de compétences envers ses clients. Certains exigent même que leur vélo ne soit touché que par la main du maestro. En sachant prolonger les désirs et autres exigences de ses clients, il a pu consolider avec beaucoup d’à propos son catalogue de produits et sa propre expérience.

Acteur incontournable du PCG (paysage cycliste genevois), agissant dans plusieurs registres avec succès, on ne peut que lui souhaiter de garder le cap même si à la vue d'une telle razzia, le Gentleman Carlos s'est transformé en cambrioleur, il n'en reste pas moins coureur.

Pour en savoir plus : BOS Bikes Team

Photos : Courtoisie de BBT

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(1) Trophée Baracchi, ancienne épreuve internationale contre la montre disputée près de Bergame par équipes de deux. La paire D. Gisiger - S. Demierre l’ayant remporté en 1981.

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