samedi 24 octobre 2009

Sprint : Comme une pluie de goals


« On naît sprinter, on ne le devient pas ». Ainsi s’exprimait déjà Louis Darragon (1) dans sa chronique dans « Le Cyclisme » en 1912) sur les compétences requises pour le sprint.

Le sprint est l’ultime effort pour départager deux ou plus de coureurs pour la victoire. Il est aussi et surtout un feu d’artifice au terme d’un longue épreuve d’endurance. Dans l’abécédaire de son dernier ouvrage, Meli-Vélo, Paul Fournel donne la définition suivante :… Il faut une souplesse de chat et une force de taureau. Ils sont quelques-uns à partager ces capacités à chaque génération. »

Des qualités de force et d’adresse

Les qualités sont la vélocité, la puissance de démarrage (appelée également force explosive) et la force. L’amélioration des ces qualités passe par un entrainement spécifique dont la plupart des exercices se font à intensité maximale et donc en dette d’oxygène (source d’énergie anaérobie alactique). A ces aptitudes de forces pures on ajoutera que la vélocité exige une excellente coordination des mouvements et que celle-ci doit également faire l’objet d’entrainements par des exercices spécifiques.

Des stratégies à tiroirs

Il n’existe pas de stratégie unique tant le problème est complexe et les stratégies multiples. De plus, aucune tactique n’est bonne si la préparation n’a pas été effectuée avec lucidité. Cette préparation implique une excellente compréhension de tous les éléments qui conditionneront la réussite d’un tel exercice. Parmi ceux-ci figurent le type d’arrivée, la composition du groupe et les conditions météorologiques qui auront un effet sur le choix des braquets et la manière de déclencher son sprint.

En cas d’arrivée au terme d’une courte ligne droite, le sprinteur « long et puissant » virera en tête alors que le sprinteur « court » se fera emmener par un équipier ou prendra le sillage d’un adversaire en se plaçant en seconde ou troisième position au maximum. Inversement, en cas d’arrivée dégagée se situant au terme d’une longue ligne droite la placement n’est pas déterminant. Le plus important est de déterminer le moment où placer son effort. Le sprinteur puissant se dégagera en effectuant la manœuvre à 400 ou 500m de l’arrivée alors que le sprinteur véloce attendra les 100 ou 200 derniers mètres, maintenant l’incertitude jusque sur la ligne.

Oubliés ou mal aimés

A ceux qui s’émeuvent que le centre de gravité du cyclisme mondial se déplace de plus en plus en direction du monde anglo-saxon, on leur rétorquera qu’en favorisant uniquement la « culture des bosses », les nations traditionnelles en oublient certains fondamentaux, tel le sprint, grand rapporteur de victoires et de positionnement dans le gotha du cyclisme international.

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(1) Louis Darragon (1883-1918), excellent sprinter devenu coureur de demi-fond.
(2) Paul Fournel, écrivain cycliste, dont l’œuvre majeure est Besoin de vélo (2001).

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